Après la mode en cours en Afrique qui consiste à toucher à l’ordre constitutionnel pour briguer un troisième mandat, une nouvelle stratégie de museler l’opposition ? Pour faire taire les opposants gênants, une nouvelle trouvaille semble avoir été trouvée par les chefs d’Etat en exercice : isoler les opposants en les séquestrant à leurs domiciles. Depuis le 22 septembre 2020, l’opposant Maurice Kamto n’est ni en prison, ni en liberté.
Il est interdit de quitter sa résidence du quartier Santa Barbara à Yaoundé, encerclée par les forces de police et de gendarmerie. Le collectif d’avocats chargé de le défendre, estime que son client est en résidence surveillée et subit des «voies de fait administratives ». Cette séquestration est une conséquence de son appel à manifester le 22 septembre 2020 pour « chasser » le président Paul Biya du pouvoir. Selon RFI, les experts des droits de l’homme des Nations unies demandent la libération du principal dirigeant d’opposition Maurice Kamto et celle de tous ceux arrêtés lors de manifestations organisées par l’opposition le mois dernier. Les experts relèvent que l’assignation à résidence de Kamto pourrait constituer une privation de liberté.
Une nouvelle méthode ?
Mais, au-delà de la situation de Maurice Kamto, il faut noter des cas antérieurs. Au lendemain des élections législatives de 2019 au Bénin, l’ex-président Boni Yayi a subi la même chose. Ayant pris la tête de l’opposition réunie dans un creuset de lutte dénommé «La Résistance », Boni Yayi s’est vu interdire de sortir de son domicile pendant 52 jours. Sa résidence était encerclée par des militaires. Il ne recevait plus de visiteur et donc, couper du monde. De fait, l’ancien président Yayi qui était isolé, ne parvenait plus à mener des manifestations contre le régime de Patrice Talon. Au Togo, ce fut, à quelques nuances près, la même méthode employée pour embastiller l’opposant Kodjo Agbéyomè. On est tenté de dire que c’est une méthode qui prend progressivement corps en Afrique et qui interpellent toute la classe politique africaine, la société civile de même que les organismes internationaux qui interviennent dans la politique en Afrique.
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