Ce n’est pas le jour de la battue qu’il faut dresser son chien de chasse (Amadou Hampâté Bâ)

Une battue est une stratégie de chasse connue dans le monde entier où les chasseurs se regroupent dans un ordre désigné pour obtenir du gibier. La proie (ou les proies) sont chassée (s) selon le niveau de difficulté à les avoir avec des outils spécialisés, des chiens signaleurs qui vont alerter les maîtres, des tireurs expérimentés et postés à différents endroits. La mention de la journée de la battue fait référence à la journée choisie pour chasser. Généralement en Afrique ces battues sont organisées dans le but de nourrir les familles ou le village ou sa communauté car l’inclusion sociale y est incontournable. Très tôt dès l’enfance, les héritiers ou héritières apprennent à exécuter des tâches domestiques et agricoles, à savoir se défendre, à savoir se nourrir et apporter un gain à la famille/village d’appartenance.

Ce qui revient aux valeurs de base du « vivre ensemble ». Le chien de chasse quant à lui est l’animal de compagnie par excellence qui suit les chasseurs durant leurs expéditions. Ils reniflent, alertent et pourchassent si nécessaire la proie afin de permettre à leurs maîtres d’obtenir le gibier. La perfection de leur flair est telle que les chiens sont des alliés indispensables à la chasse et dans bien d’autres domaines. Certes, il existe des races de chiens de chasse africaines comme le boerbull ou rhodesian ridgeback, etc. mais rien n’est comparable à la préparation, l’entraînement et au dressage de son animal de compagnie pour la fonction à laquelle on le destine. Et c’est la raison pour laquelle l’auteur mentionne l’importance de dresser son chien de chasse avant toute expédition.

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Sans doute que le célèbre écrivain Amadou Hampâté Bâ s’est inspiré d’un fait ou d’un évènement pour proposer aux nombreux lecteurs ce proverbe. Les proverbes africains peuvent provenir des anciens, sages mais également de personnes ordinaires ou d’illustres personnalités publiques telles que les écrivains qui ont le pouvoir de refléter plusieurs enseignements dans leurs écrits. Cela ne nécessite pas toujours des siècles pour avoir le mérite d’être pertinent ou exploité. Amadou Hampâté Bâ en plus d’être un écrivain était un ethnologue malien, défenseur de la tradition orale, d’origine peulh de surcroît. Et même si son proverbe ne date que de 1973 dans « L’étrange destin de Wangrin » un de ses best-sellers, il n’en regorge pas moins de valeurs et principes importants connus sur le grand continent noir.

La véritable signification de ce proverbe est d’expliquer aux héritiers ou à l’interpellécomme ceux qui l’entendent que même si l’on a toutes les aptitudes de base requis, il faut toujours se préparer d’avance avant un évènement ou une évaluation afin d’assurer la performance désirée. Sans préparation, il n’est pas sûr d’atteindre ses objectifs. Rappelons que Amadou Hampâté Bâ est auteur de plusieurs autres citations en Afrique, dont celui sur le décès des personnes âgées relayé partout dans le monde : « en Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ». La Nouvelle Tribune va en citer plusieurs afin d’approfondir la connaissance détaillée des paroles de ce grand orateur et écrivain malien.

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