,

Bénin : le Professeur Olabiyi Yai, ex-Représentant permanent du Bénin á l’UNESCO, n’est plus

Le Bénin a perdu ce samedi un de ses dignes fils en la personne du Professeur Joseph Olabiyi Yai, à 81 ans, ancien représentant permanent du Bénin á l’UNESCO. Polyglotte, il parlait l’anglais, le français, le portugais, l’espagnol, le japonais, le chinois et a longtemps enseigné á l’Université d’Ibadan au Nigeria, aux Etats Unis et au Brésil. Né le 12 mars 1939 à Savè, dans le département des Collines, d’ oú il est originaire, le Professeur Olabiyi a connu un riche et long parcours dans le mouvement associatif pour avoir milité entre autres, au sein de l’Union générale des étudiants d’Afrique de l’Ouest (Ugeao), de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (Feanf), de l’Association des étudiants dahoméens (Aed) et le Parti africain de l’indépendance (Pai) qu’il a intégré dès le lycée Behanzin, ex lycée Victor Ballot à Porto-Novo.

Alors étudiant à Dakar où il s’était inscrit en lettres modernes, il avait été arrêté et jeté en prison, pour avoir diffusé avec quelques camarades étudiants, un tract hostile au régime du président Hubert Maga au pouvoir au Bénin á l’époque. Ils avaient pour avocat, Me Abdoulaye Wade, devenu par la suite Chef de l’État au Sénégal. Hubert Maga avait exigé son extraction vers le Bénin, mais le jeune Olabiyi et ses camarades trouveront les moyens de s’enfuir vers d’autres pays. C’est ainsi qu’il se retrouvera en France en 1963 et vivra d’abord de petits jobs. Bénéficiaire par la suite d’ une bourse française du Fonds d’aide à la coopération (Fac), il poursuit ses études à la Sorbonne jusqu’à l’obtention d’une licence de lettres en 1964 et un certificat linguistique en 1965.

Publicité

Hispanisant, il a également suivi des cours à l’Institut des hautes études d’Amérique Latine. Il avait aussi espéré une bourse de Cuba, un pays qu’ il affectionnait tant pour sa riche culture et la qualité de sa formation universitaire, mais ses projets sont contrecarrés par la méfiance des Cubains á l’égard d’une Feanf de plus en plus distante de Moscou et admirative du modèle chinois. Des circonstances qui ne lui permettront pas de finir un doctorat dont le thème portait sur les influences réciproques de l’espagnol cubain et du Yoruba. Mais il publiera néanmoins, en 1976, un article intitulé : «  Influence Yoruba dans la poésie cubaine : Nicolas Guillen et la tradition poétique Yoruba« .

Le professeur Olabiyi avait aussi enseigné à l’Université nationale du Bénin qui venait d’être créée dans les années 1970. Il vivait entre les deux pays, !e Bénin et le Nigeria. Il dirige en 1976-77 la première maitrise de langue africaine. Il voyage aussi sur invitation des universités, á Tokyo, à Birmingham, jusqu’à ce qu’il soit recruté par l’ Université de Floride oú il enseignera pendant longtemps entre 1987 et 1998. Il en dirige même le département de langues africaines et asiatiques. Nommé Ambassadeur à l’UNESCO, sur propositions de ses anciens étudiants devenus ministres sous le Président Kerekou, le Professeur Olabiyi fut également membre du Comité du patrimoine mondial, du Comité du Fonds international pour la promotion de la culture, du Comité scientifique international du projet Route de l’esclave, du jury pour la désignation des chefs-d’œuvre de patrimoine oral et immatériel ainsi que pour le Mélina Mercouri et Simon Bolivar Prix, etc.

3 réponses

  1. Avatar de Genal
    Genal

    Je voudrais demander au redacteur de cet article de bien vouloir respecter le standard en ce qui concerne les titres des personnalites. Ce n’est pas standard de dire Professeur Olabiyi. Olabiyi est simplement son petit prenom yoruba. Son nom de famille est YAI. Donc, il aurait fallu ecrire Professeur YAI.

    Je voudrais aussi demander au redacteur de faire un minimum d’enquete sur les competences liguistiques du defunt. Il ne parle ni japonnais, ni chinois. Je connais Mr YAI personnellement Il parle francais, englais, espagnol, et un peu portugais.

  2. Avatar de Lidiotducoin
    Lidiotducoin

    Si on ne connaissait pas vraiment l’homme, c’est parce qu’il n’avait pas fait quelque chose de d’extraordinaire pour son pays…
    Eh bien, il y en a beaucoup comme lui… Malheureusement.

  3. Avatar de (@_@)
    (@_@)

    Une autre étoile cachée par les nuages vient de s’éteindre. Je ne connais pas l’homme, mais de son action, au vu de ce qui est écrit, que restera-t-il pour l’avenir ?
    Les jeunes béninois, africains ont-ils potentiellement les même chances aujourd’hui ?
    \\\\ ///
    (@_@)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité