France : François Fillon aurait tenté de saboter Sarkozy en 2014

Devant le tribunal correctionnel de Paris, devrait s’ouvrir le 17 mars prochain le procès de l’affaire Bygmalion qui a fait l’objet d’une bataille procédurale. Avant l’ouverture de procès qui pourrait être reporté, l’émission Complément d’enquête a rapporté un déjeuner secret en 2014 au cours duquel François Fillon aurait manigancé pour faire tomber Nicolas Sarkozy. D’après l’émission diffusée sur France2 ce jeudi, M. Fillon au cours du déjeuner qu’il aurait organisé dans un restaurant parisien avec Jean-Pierre Jouyet, alors secrétaire général de l’Élysée sous François Hollande, les discussions avaient essentiellement tourné autour de l’affaire Bygmalion et des comptes de campagnes de 2012.

Alors qu’il émettait toujours des doutes sur pénalités payées par l’UMP, après que des comptes de campagnes de Nicolas Sarkozy soient rejetés, Fillon avait alors souhaité que Jean-Pierre Jouyet agisse en urgence. « J’ai déjeuné avec Fillon le 24 juin. Il était quand même très choqué de ce qu’il voyait, très choqué de Bygmalion […] Fillon m’a dit texto : “Jean-Pierre, c’est de l’abus de bien social !” Il m’a dit “Tapez vite ! Agissez ! […] Si vous ne tapez pas vite vous allez le laisser revenir !” », a confié Jean-Pierre Jouyet à Complément d’enquête.

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 »Ce fantasme-là n’avait pas sa place »

A en croire Jouyet, si l’ancien Premier ministre s’était révélé plus insistant, c’est parce qu’il avait la ferme conviction qu’à l’Elysée existe un cabinet qui exerce « une main invisible sur la justice. » L’ancien président François Hollande a confirmé auprès de Complément d’enquête avoir été informé par son secrétaire général de la discussion après le déjeuner.  « Dans les batailles que la droite se livrait, elle pouvait penser que le pouvoir que j’exerçais pouvait intervenir. J’ai tout de suite répondu que ce fantasme-là n’avait pas sa place […] et que ce n’était pas à la justice de faire le choix entre les candidats de droite », a expliqué Hollande.

« Il a été très dur »

De son côté, François Fillon a nié n’avoir jamais organisé un tel déjeuner. Toutefois, du côté de la droite, beaucoup ont affirmé que ces discussions avaient véritablement eu lieu et étaient même parvenues aux oreilles de Sarkozy. Ce qui avait occasionné la rupture entre les deux leaders de la droite. « Il était fou de rage. Il m’a dit : “Tu te rends compte, il y a un Pierre Laval dans ce parti !” Il a été très dur », a expliqué à Complément d’enquête Jean-François Copé qui est appelé à la barre comme témoin au procès.

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