L’Afrique vit-elle une régression démocratique avec les élections en Guinée, en Côte d’Ivoire, au Bénin ou au Congo ? C’est la question que TV5 Monde a récemment posé à Alioune Tine. Le fondateur du laboratoire d’idées AfrikaJom Center n’a pas fait la langue de bois. Pour lui, il ne faut pas se limiter à ces pays. Nous assistons à « une régression globale de la démocratie sur le continent ». Il y a de son point de vue, une véritable crise de l’exercice minimale de la démocratie en Afrique du fait des « règles du jeu qui sont pipés ».
« Les gens s’appuient et instrumentalisent la justice pénale pour écarter certains membres de l’opposition. C’est ce qui se passe au Bénin (avec des compétiteurs sérieux). Réckya Madougou , Joël Aivo et bien d’autres sont en prison » a déclaré Alioune Tine. Le sénégalais précise qu’il n’y a pas qu’au Bénin que la justice est instrumentalisée. C’est aussi le cas en Côte d’Ivoire et en Guinée Conakry.
« Nous assistons de plus en plus à des démocraties sans opposition »
En réalité, « nous assistons de plus en plus à des démocraties sans opposition », avec des opposants en prison, en exil ou en résidence surveillée, poursuit le chercheur. Ce sont des situations inédites avec des « coups KO au premier tour ». Alioune Tine fait par ailleurs remarquer que les dirigeants qui agissent de la sorte ont profité de« l’alternance démocratique ». Même les institutions régionales et continentales n’arrivent plus à se faire entendre, regrette le sénégalais.
Pour lui, « on assiste à une impuissance totale de l’Union Africaine et de la Cedeao ». Les observateurs ne disent plus rien. Ils n’ont aucune capacité de mettre la pression sur les Etats. Les décisions des justices régionales ne sont plus respectées par les Etats, fait remarquer le fondateur du laboratoire d’idées AfrikaJom Center.
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