Dans sa mission de promotion et défense des droits humains, Changement Social Bénin suit le processus électoral en cours au Bénin avec beaucoup d’attention. Dans une déclaration faite ce vendredi 9 avril 2021, l’organisation a relevé les actes de vandalisme enregistrés du 6 au 7 avril 2021 dans certaines localités. Mais, elle fustige l’usage excessif de la force déployée par l’Etat pour rétablir l’ordre.
Changement Social Bénin relève que du 06 au 07 avril 2021, il a été constaté avec amertume des actes de vandalisme portant incidemment atteinte à la libre circulation des personnes et des biens à Parakou, des actes de vandalisme portant atteinte à la liberté d’exercice d’activités politiques et économiques. Selon cette organisation, «ce climat de tensions a fait obstruction à la continuité des services publics à Savè ». Elle indique que des actes de vandalisme portant incidemment atteinte au droit inhérent à la propriété privée ont été observés. Il a aussi été constaté des atteintes aux biens des personnes morales de droit privé d’intérêt public caractérisées par des actes de vandalisme portant incidemment atteinte à la liberté de réunion et d’exercice d’activités politiques. À Parakou, des allégations d’agressions sexuelles ont été déplorées, ainsi que des coups et blessures comme un peu partout où les manifestations ont eu lieu. Face à ses débordements, l’Etat a réagi.
Réaction disproportionnée
Changement Social Bénin rappelle que «l’État est tenu de protéger les détenteurs de droits contre d’autres individus, par la législation et la mise à disposition de recours effectifs ». Cette organisation estime que l’obligation de protéger est cette obligation que l’État a de protéger les droits humains des individus contre les abus des tiers, soit des personnes privées ou des acteurs non étatiques, comme les entreprises ou les associations sportives. Si un droit arrivait à être finalement atteint, l’État doit veiller à ce qu’une réparation soit obtenue. Mais, elle fait remarquer que «l’usage de la force pour rétablir l’ordre les 08 et 09 avril 2021 s’avère disproportionné ». Car, il est fait le constat «de cas d’exécution sommaire et extra judiciaire par les forces armées ». Des cas de blessés grave et de perte en vies humaines relevant de principe d’exécution sommaire et extra judiciaire ont été enregistrés. Selon Changement Social Bénin, «si la légitime défense est concevable sur le champ de bataille entre les forces armées et de supposés intrépides chasseurs, il est inadmissible que de paisible populations apeurées et cachées à leurs domiciles sous l‘effet de la terreur, en payent le prix fort par l’usage d’armes létales lourdes avec des impacts dignes d’un champ de guerre ».
Pour cette organisation, il convient avec cette disproportionnalité des moyens utilisés de rappeler que, de la responsabilité de protéger les personnes et les biens à la licence de tuer, il y a une grande marge. Mieux, «de la responsabilité d’assurer la sécurité des biens et des personnes à la licence de tuer, il faut préserver le droit à la vie ». En plus, «il est demandé à l’État de prendre les mesures dissuasives pour sécuriser les personnes et les biens en utilisant toutes les approches de soft security avec comme outils le dialogue et la médiation par exemples et ne recourir à la hard security qu’en dernier recours ». Et donc, de la responsabilité de sécuriser les personnes et les biens aux arrestations arbitraires, «il faudra appliquer rigoureusement les principes et règles de procédure pénale nécessaires et dignes d’un Etat de droit ».
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