Au Bénin, l’Etat veut faire son come-back dans le milieu industriel. Le gouvernement réforme le secteur éducatif du pays de sorte à ce que 70% des diplômés du Bepc soient orientés vers les lycées, selon le journal La Nation. Cette décision de l’exécutif emporte l’adhésion de John Igué, ancien ministre de l’industrie et des petites et moyennes entreprises sous le régime de Kérékou II. « Ce qu’il dit là, c’est de changer la nature de nos collèges d’enseignement général (Ceg) et de nos universités, de transformer les Ceg qui ne sont que des centres de bavardage inutile, en centres d’activités productives » analyse l’universitaire dans l’interview qu’il accordait au quotidien de service public.
Pour atteindre cet objectif, l’ancien ministre pense que le gouvernement devra trouver des formateurs. Il faudra aussi mettre en place un programme « rigoureux de spécialisation pour qu’on ne crée pas aussi des surplus inutiles ». Si l’exécutif réussit à faire ces deux choses, il changera totalement la question du chômage des jeunes au Bénin croit savoir John Igué. « Quand les jeunes seront formés autour des choses productives, ils seront productifs. Je suis d’accord qu’il transforme les Ceg, même à hauteur de 80% » a ajouté l’universitaire.
Sans la réforme des structures de formation scolaire, l’industrialisation ne saurait être possible
Concernant la formation des formateurs nécessaire dans le cadre de ce projet de retour à l’industrialisation, le gouvernement a déjà opté pour l’envoi d’un certain nombre de spécialistes à l’étranger pour se faire former afin qu’ils puissent dispenser efficacement leur savoir aux apprenants des lycées. L’ancien ministre dit soutenir cette initiative. D’ailleurs sans la réforme des structures de formation scolaire, l’industrialisation ne saurait être possible, affirme l’universitaire. Il faudra aussi que l’Etat se protège contre la pression des multinationales étrangères et internationales, ajoute John Igué. En effet selon lui, le secteur privé béninois ne peut pas le faire.
Elles ne sont pas capables de résister à la pression des multinationales
Il est fragile et la plupart des entreprises privées qui sont implantées ici au Bénin sont dans l’intermédiation. Ce qui veut dire que ce sont des formes de succursales à des multinationales. « Donc elles ne sont pas capables de résister à la pression de ces multinationales qui veulent que l’Afrique soit seulement une poubelle » explique l’ancien ministre de l’industrie chargé de la restructuration des entreprises publiques.
Il faut donc que le gouvernement négocie une marge de manœuvre avec le système international qui ne veut pas que l’Afrique modernise son économie, martèle l’interviewé. Mais en amont, il faudra s’assurer que le marché d’écoulement des produits est disponible et régler le problème du financement continu des intrants industriels. Si Patrice Talon peut acter le retour du Bénin dans le secteur industriel, il aura sauvé le pays, croit savoir John Igué.
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