Le mot d’ordre de «boycott de toutes les audiences, devant toutes les juridictions sur l’ensemble du territoire» lancé par le Conseil de l’Ordre des Avocats du Bénin est largement suivi par les avocats dans les juridictions de Cotonou selon le constat fait sur le terrain. Presque tous les avocats étaient présents ce lundi 08 novembre 2021 à la maison de l’Avocat, sise au Palais de Justice de Cotonou où le Bâtonnier de l’Ordre national du Bénin, Me Prosper Ahounou a, dans une déclaration faite à la presse, dénoncé un «début de la légitimation des violences et des voies de fait contre l’avocat dans l’exercice de la profession et partant de la ruine à terme de celle-ci.»
Le boycott de toutes les audiences, devant toutes les juridictions» lancé par le Conseil de l’Ordre National des Avocats du Bénin dans une note d’information en date du samedi 06 novembre 2021 a été largement suivi à Cotonou. Il suffit de faire un tour dans les tribunaux de Cotonou pour faire le constat. Les avocats de leur côté ont répondu massivement à l’appel du Bâtonnier, Me Prosper Ahounou qui, dans une déclaration faite à la presse, a parlé «d’enlèvement et de séquestration.» Selon le Bâtonnier, l’avocat a été appelé pour assister un client arrêté et conduit vers ses magasins au PK10 route de Porto-Novo.
Le récit de l’arrestation de l’avocat
Selon la déclaration de l’Ordre, l’avocat (Maître Enosch Chadaré) «s’est rendu sur les lieux aux environs de 16 heures 50 minutes où il a été interpellé par des individus ne portant aucun signe d’identification. Tandis que l’avocat avait décliné son identité, il a été cependant brutalisé, violenté, son téléphone et son porte-carte contenant sa carte professionnelle, arrachée, et lui-même conduit manu militari au Commissariat de police d’Ekpè. » Toujours selon cette déclaration de l’Ordre des Avocats du Bénin, il a suffi «la descente du Bâtonnier de l’Ordre des avocats, alerté par un usager du commissariat susvisé, de même que de plusieurs avocats informés et après de vives et longues protestations pour que le commissariat se décide finalement à libérer l’avocat aux environs de 23 heures 10 minutes.»
Des poursuites judiciaires en vue
Les avocats du Bénin condamnent cet acte «des faits d’une extrême gravité» qui «constituent une violation délibérée des normes tant nationales, communautaires qu’internationales.» L’Ordre des avocats se réserve le droit d’engager des poursuites judiciaires contre les auteurs de tels agissements. Selon leurs dires, c’est la première fois au Bénin qu’un avocat dans l’exercice de ses fonctions soit victime d’un «début de la légitimation des violences et des voies de fait contre l’avocat dans l’exercice de la profession et partant de la ruine à terme de celle-ci.». Il faut signaler que la Conférence des jeunes avocats de l’espace UEMOA s’est insurgée contre l’arrestation et la garde à vue d’un de leurs collègues au Bénin.
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