Nucléaire iranien : l’avertissement clair des USA si Téhéran traine le pas

Pour la première fois depuis que le président Ebrahim Raïssi a pris ses fonctions cet été, les négociateurs iraniens prévoient de rencontrer lundi leurs homologues européens, chinois et russes, pour discuter de l’avenir de l’accord nucléaire. A cette annonce, Washington a une nouvelle fois menacé ouvertement la République islamique, qui selon lui, continue de trainer les pas. L’Iran, comme toujours, nie avoir l’intention de construire un jour une arme nucléaire. 

Mais le scénario le plus probable est qu’il souhaite une « capacité de seuil » de l’uranium, une capacité qui lui permettrait de produire une arme en quelques semaines ou mois, s’il en ressentait le besoin. Et bien encore qu’il ait promis de retourner à la table de négociation, Téhéran continue d’enrichir l’uranium à un pourcentage très élevé pour atteindre la qualité militaire. Alors que le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait affirmé que la patience américaine à des limites, l’émissaire américain aux pourparlers de Vienne, Rob Malley a annoncé une nouvelle que les États-Unis ne resteront pas « les bras croisés » si l’Iran ne négocie pas de bonne foi.

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« Nous allons devoir envisager d’autres moyens »

« S’ils décident de ne pas revenir dans l’accord, évidemment nous allons devoir envisager d’autres moyens – diplomatiques et autres – pour tenter de faire face aux ambitions nucléaires de l’Iran », a averti l’émissaire avant la reprise des pourparlers dans un entretien qui sera diffusé vendredi par la radio publique américaine NPR, dont des extraits ont été publiés mercredi. Parlant des mesures envisagées par Washington, le diplomate a affirmé que « les options dont dispose l’Amérique sont (…), connues de tous », laissant entrevoir une action militaire qui est soutenue par Israël, premier ennemi de l’Iran.

Des positions très radicales

« S’ils traînent des pieds à la table des négociations, tout en accélérant le rythme avec leur programme nucléaire, ce sera leur réponse à la question de savoir s’ils veulent vraiment retourner dans l’accord », a assuré Rob Malley. Selon l’émissaire qui avait contribué aux négociations de l’accord de 2015 dont Donald Trump a retiré les USA, les agissements de Téhéran au cours des derniers mois n’étaient « pas de bon augure pour les négociations ». Pendant cinq mois, « ils ont continué à développer leur programme nucléaire » sans « revenir à la table des négociations », et multiplient « les positions très radicales au sujet de leurs exigences », selon Malley.

Supprimer les sanctions illégales et inhumaines 

Le négociateur en chef nucléaire iranien nouvellement nommé, Ali Bagheri Kani, ne se réfère pas du tout aux pourparlers à venir comme des négociations nucléaires. Il a déclaré à Paris il y a quelques jours que « nous n’avons pas de négociations nucléaires ». Au lieu de cela, il les qualifie de « négociations visant à supprimer les sanctions illégales et inhumaines ». L’Iran dit qu’il insistera sur la levée des sanctions nucléaires et non nucléaires, et qu’il a besoin d’une garantie qu’aucun futur président ne pourrait abandonner unilatéralement l’accord, comme Trump l’a fait. Les responsables de l’administration Biden ont par contre déclaré que le président ne prendrait jamais un tel engagement.

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