Sans surprise la France a annoncé son départ du Mali. Depuis les autorités politico-militaires de présenter cette décision comme la volonté de se reconcentrer sur d’autres pays et le manque d’entente avec les militaires au pouvoir au Mali. Paris a décidé de faire du Niger le centre de ses opérations dans la région. La lutte contre le terrorisme va donc se poursuivre dans la région.
« En raison des multiples obstructions des autorités de transition maliennes, le Canada et les États européens opérant aux côtés de l’opération Barkhane et au sein de la Task Force Takuba estiment que les conditions politiques, opérationnelles et juridiques ne sont plus réunies pour poursuivre efficacement leur engagement militaire actuel dans la lutte contre le terrorisme au Mali et ont donc décidé d’entamer le retrait coordonné du territoire malien de leurs moyens militaires respectifs dédiés à ces opérations » pouvait-on lire dans le communiqué officiel sur le sujet. Pour rappel, le Mali et la France ont échangé des mots durs ces derniers mois. La France traitant le pouvoir malien d’illégitime. Les militaires au pouvoir au Mali se sont étonnés du deux poids, deux mesures de la France concernant le traitement réservé au Tchad et au Mali.
Paris n’avait plus le choix
Après le renvoi de l’ambassadeur malien, la France n’avait en réalité pas le choix. Il fallait quitter le pays pour éviter d’autres humiliations. Mais en la matière, le pouvoir malien a réagi également pour éviter aussi de se faire humilier par les responsables français. La situation s’est envenimée avec les mots inamicaux prononcés par le président français et son ministre des affaires étrangères. Des mots que les deux responsables n’utilisaient pas quand il s’agissait de parler des leaders tchadiens. La France n’a pas forcément un beau passé quand au respect des constitutions africaines. Les coups de force, en douce dans certains cas comme celui de la Côte d’Ivoire de Ouattara ou plus drastique comme celui du Tchad ont été proprement adoubés par la France. Et les exemples sont légion dans le passé.
Un défi pour les responsables maliens
Le départ de la France et de ses alliés de Takuba constitue un véritable défi pour les autorités maliennes. Tout le monde aura en effet compris qu’ils souhaitaient le départ de la France, même si ce n’était jamais explicitement dit. Avec ce départ, ils sont attendus au tournant. Plusieurs responsables français prédisent même déjà une débâcle affirmant que les combattants de Wagner conduiraient le pays à la dérive. Goïta et ses hommes ont donc un nouveau défi et vont devoir faire face aux terroristes avec de nouveaux partenaires.
Y parviendront-ils ? La question reste posée même si le pays s’est déjà lancé dans une course à la recherche de partenaires. Pour rappel, le ministre des affaires étrangères du Mali a donc effectué une mini tournée internationale se rendant ainsi au Qatar puis en Iran. Leurs faits et gestes seront scrutés et le premier grand défi qu’ils ont à leur porte est la levée des sanctions de la CEDEAO. Un pas important qui pourra faciliter ou non la suite de leurs actions.
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