Le Bénin a subi plusieurs attaques terroristes ces derniers mois. Le gouvernement n’est pas resté de marbre. Il a annoncé l’achat de nouveaux équipements militaires pour combattre les djihadistes . Mais la riposte doit-elle être uniquement militaire ? Expédit Ologou du think thank Civic Academy For Africa’s Future (CiAAF) n’en est pas convaincu. Dans une réflexion publiée par le site du CiAAF, le politologue indique que « le piège central dans la situation actuelle serait de privilégier une riposte essentiellement militaire ».
« Des réservoirs féconds de la radicalisation politique violente »
« Autrement dit, il faut entendre avec des oreilles dépassionnées les sirènes de l’armée française clamant neutralisations des acteurs djihadistes. Il faut une gouvernance réaliste, transversale qui, d’une part tient compte des failles préexistantes à la survenance de l’évènement terroriste et, par suite, engage des actions pragmatiques pour le futur immédiat et moyen ». Pour Expédit Ologou, ces failles préexistantes sont: l’extrémisme politique, l’extrémisme religieux, et l’extrémisme social entre autres. En ce qui concerne l’extrémisme politique, l’ancien journaliste estime que « la récente trajectoire électorale du Bénin offre à chaque béninois, la preuve des réservoirs féconds de la radicalisation politique violente qui existent dans le pays ».
Elles peuvent « être un terreau substantiel à une radicalisation des poches sociales »
La prolifération et la circulation diffuses des discours légitimant les frustrations, les revendications, contestations et protestations politiques éventuellement violentes constituent un risque sérieux, selon le chercheur. Elles peuvent de son point de vue, « être un terreau substantiel à une radicalisation des poches sociales, politiques jusqu’ici restées calmes voire indifférentes ». Outre l’extrémisme politique, l’extrémisme religieux, se manifeste au Bénin selon le politologue.
« Les formes de radicalisation religieuse constituent une source potentielle de violences »
A l’en croire, « certains groupes religieux aux discours et actes porteurs de violences verbales, morales, symboliques sur les individus voire les institutions républicaines semblent avoir acquis une licence au-dessus de la loi ». Les formes de radicalisation religieuse constituent une source potentielle de violences préjudiciables à la cohésion sociale, et qui pourraient être fécondées par le contexte terroriste, estime le chercheur. Il a également parlé de l’extrémisme social qu’il faudra prendre en compte.
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