En mars dernier, le gouvernement béninois a sorti un arrêté pour interdire la collecte illégale de l'épargne publique communément appelée "Adogbè". La décision a été diversement appréciée. Dans une interview accordée au journal Matin Libre, le Directeur général de l'Agence nationale de surveillance des systèmes financiers décentralisés (Anssfd) a apporté quelques clarifications. Louis Biao a d’abord expliqué que les tontines constituent un type de produit d'épargne. "Il y a des tontines-crédit, il y a d'autres formes de tontine et il y a la tontine "Adogbè" qui aujourd'hui s'est suffisamment modernisée...Aujourd'hui cette activité occupe une place importante au niveau de l'économie nationale. Il faut qu'on puisse recadrer. Ce n'est pas que c'est interdit" a t-il clarifié.
L'interdiction "vise les promoteurs qui n'ont pas reçu l'agrément et non l'activité elle-même"
A l'en croire, il a juste été interdit au "non agréés" d'exercer cette activité. En somme, l'interdiction "vise les promoteurs qui n'ont pas reçu l'agrément et non l'activité elle-même". La Poste, les compagnies d'assurance, les banques, les systèmes financiers décentralisés ou les institutions de micro finance font de la collecte de l'épargne et peuvent donc "faire "Adogbè" qui est un produit d'épargne" a t-il poursuivi. Le directeur général de l'Agence nationale de surveillance des systèmes financiers décentralisés (Anssfd) demande cependant à ses concitoyens de vérifier si les institutions de microfinance auprès de qui ils souhaitent contracter sont autorisées par l'Etat.
Il les invite également à dénoncer celles qui ne sont pas autorisées. "Les dénonciations sont sous anonymat. On n'a même pas besoin de voir les gens. Vous êtes dans un quartier, quelqu’un ouvre un kiosque et met Tontine-Epargne-Crédit. Dénoncez ça au Délégué du quartier, qui va remonter ça au commissariat le plus proche. Et on limite les dégâts. Si on laisse faire, on va retomber dans Icc bis" avertit Louis Biao.