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Pollution sonore au Bénin : l’église du christianisme céleste donne l’exemple

L’information est passée à pas feutrés dans les églises du christianisme céleste et n’a probablement pas attirée l’attention du public. Il s’agit de la circulaire du chef mondial de cette église, le révérend pasteur Benett Adeogun en date du 02 avril dernier. Celui-ci appelle les responsables des paroisses et les chorales à «proscrire l’utilisation des haut-parleurs et les instruments de musique les jours ouvrables de 13 h à 15h, de 22h à 7h du matin d’une part, les jours de repos de 6h à 10h et de 20h à 6h du matin d’autre part ». Cette circulaire peut paraître anodine et banale pour certaines personnes pour la simple raison qu’elles ne se sentent pas concernées.

Mais, aux yeux de ceux qui vivent à côté des églises, des mosquées et des buvettes, elle revêt une importance capitale quant à la préservation et l’hygiène de leur vie familiale. Ils sont mieux placés pour apprécier à sa juste valeur l’implication de cette mesure dans leur repos dominical. Mais, surtout, elle rappelle le droit sacro-saint inscrit dans la constitution de notre pays selon laquelle « toute personne a droit à un environnement sain, satisfaisant et durable et le défendre » ( article 27). Ce droit est foulé au pied tous les jours, sans que les contrevenants soient punis conformément aux lois en vigueur. Les interventions des pouvoirs publics qui sont censés le préserver et le protéger sont timides voir inexistantes. En effet, avec la multiplication des lieux de culte ces dernières années au Bénin les populations sont contraintes de subir quotidiennement les vacarmes acoustiques assourdissants et intempestifs.

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A Cotonou, chaque rue dispose d’au moins une église ou mosquée et parfois les deux qui diffusent les préceptes religieux et les prières sur fond de musique, chants et danses de leurs fidèles. Sans compter les nombreux bars, buvettes et leurs clients qui s’installent aux abords des écoles, des centres de santé et des services administratifs. Il est quasiment impossible de s’habituer à un tel tintamarre. Dans ces conditions, il est difficile de vaquer sereinement à ses affaires ou de se reposer en toute quiétude. Pourtant il existe une législation en matière de pollution sonore que les contrevenants bafouent allègrement. Notamment la loi N°98-030 du 12 février 1999 et le décret N° 2001-294 qui dispose : « le dépassement du niveau maximal de bruit constitue une nuisance acoustique punie par une amende ».

C’est en ce sens que la décision des responsables de cette église apparaît comme exemplaire aux yeux de ce qui se passe avec les autres congrégations religieuses. C’est la première fois dans l’histoire de notre pays qu’un tel mot d’ordre est adressé aux fidèles par une communauté religieuse au Bénin officiellement. Sans doute, il s’agit d’une réponse aux nombreuses plaintes des populations contre le vacarme. Mais au lieu de laisser leurs fidèles continuer à transgresser les réglementations en vigueur et subir les conséquences de leurs actes, les responsables de l’église du christianisme céleste ont décidé de s’autodiscipliner. Une décision salutaire qui devrait faire école. Les autres congrégations religieuses, les tenanciers de bars et buvettes du Bénin doivent se servir de cet exemple pour respecter les droits des paisibles populations au risque de tomber sous le coup de la loi.

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