Le gouvernement a déclenché, il y a quelques mois, l’opération de récupération et de prise en charge des malades mentaux errants dans les villes du Bénin. Reçue ce lundi 30 mai 2022 sur la chaîne de la télévision nationale du Bénin, la ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, Véronique Tognifodé a abordé plusieurs sujets de son département ministériel notamment ce qui concerne la prise en charge des malades mentaux.
La ministre des Affaires sociales et de la Microfinance a déclaré que «l’opération de prise en charge des malades mentaux consistait à récupérer, à retirer de la rue les malades mentaux errants». Véronique Tognifodé a fait savoir que «les malades mentaux en général dépendent plus du ministère de la santé» mais, selon elle, «du fait de leur errance, ils retrouvent dans des situations d’extrême vulnérabilité. «Face aux intempéries, face à la sécurité générale», elle a expliqué que parfois, ces malades mentaux « n’ont même pas de quoi s’alimenter et peuvent constituer un danger pour la population ».
C’est pour cela, dit-elle, qu’«à ce moment-là, le ministère a voulu faire une phase expérimentale pour voir ce que ça va donner». Elle a précisé que le but de cette opération de récupération et de prise en charge des malades mentaux errants dans les villes est qu’«on retient les malades, on les met dans les centres psychiatriques qui existent» au Bénin. Elle a soutenu que son département ministériel «a eu l’accompagnement très ouvert, très favorable aussi bien des centres psychiatriques de Jackot que de Saint Camille de Tokan» qui, selon elle, « ont été formidables parce que tout le travail, c’est eux qui le font ».
«Nous on ne fait que retirer les malades mentaux errants de la rue mais eux ils s’occupent de toute la prise en charge médicale qui dure des mois» a-t-elle précisé avant d’ajouter que les équipes du ministère des Affaires sociales reprennent après « la main par rapport à leur réinsertion soit dans les activités ou dans leur milieu ». Mais Véronique Tognifodé a tenu à préciser que certains «malades mentaux errants lorsqu’ils se retrouvent dans la rue pour beaucoup c’est comme s’ils n’ont plus de famille alors qu’ils ont tous de famille » mais «ils deviennent des personnes totalement abandonnées à leur état et très vulnérable».
Le constat fait par la ministre Véronique Tognifodé pendant cette phase expérimentale dans plusieurs localités du Bénin telles que Cotonou, Abomey, Parakou , Djougou lui a permis de remarquer que l’hôpital Saint Camille a «plusieurs démembrements aussi bien dans le plateau que dans le Donga» et que cela a permis à l’Etat donc «de pouvoir faire prendre en charge nos malades mentaux errants dans ces centres là» et que « plus de 75% d’entre eux ont retrouvé une grande partie de leur santé mentale au bout de plusieurs mois» . «Certains y sont toujours pour des cas plus compliqués » a–t-elle signalé avant de conclure qu’«il faut le suivi pour que ces actions soient donc pérennisées dans le temps».