Suite à une décision rendue par la Cour constitutionnelle hier jeudi 17 novembre, le parti Les Démocrates pourra participer aux élections législatives de 2023. Cet arrêt ne surprend pas le politologue Expédit Ologou du point de vue du droit, parce que explique t-il « la direction générale des impôts n’a pas délivré les quitus fiscaux à certains membres de ce parti dans les délais fixés par le code électoral. On pouvait logiquement s’attendre à ce que la responsabilité du non dépôt à temps des listes du parti soit imputée à la DGI ». Le président du think tank CIAAF Civil Academy for Africa’s Future, répondait aux question de RFI. Si l’ancien journaliste de l’Ortb n’est pas surpris du point de vue juridique, il avoue que ces dernières années, certaines institutions de l’Etat « nous ont habitué à ne pas être imprévisibles de telle sorte que beaucoup de citoyens avaient pensé que la Cour ne permettrait pas au parti les Démocrates d’être présents à cette élection vu que c’est un parti de l’opposition ».
« Il est fort possible qu’il en soit ainsi «
En ce qui concerne la décision elle-même, Expédit Ologou ne peut s’empêcher de voir un signe de décrispation politique. « Il faut considérer l’ensemble des développements politiques depuis la dernière crise électorale et considérer que les discussions informelles entre les acteurs principaux du pays, les mobilisations de la société civile et d’autres acteurs ont pu contribuer à une sorte de dégel progressif. Et comme le droit est le porte-parole intelligent des discussions et des décisions qui se prennent ailleurs, on peut bien comprendre qu’aujourd’hui, le juge constitutionnel soit aussi au diapason de ce type de discussion menée ailleurs pour une situation plus apaisée dans le pays » analyse le politologue. « La simple participation du parti « le plus important de l’opposition » à ces élections à venir est déjà le « signe d’une décrispation politique. C’est une sorte d’inclusion nationale » poursuit Expédit Ologou.
Quand on lui demande s’il s’agit d’un compromis politique, il répond avec prudence: « Il est fort possible qu’il en soit ainsi, (un compromis politique). L’actualité sécuritaire du pays, l’envie partagée par les différents acteurs à aller vers une sorte de paix générale dans le pays, tout cela peut avoir contribué à obtenir ce compromis politique… ». De toutes les façons, les élections législatives de 2023 seront inclusives et chaque formation politique pourra montrer ce qu’elle vaut politiquement. C’est une bonne occasion pour le parti Les Démocrates de mesurer sa popularité auprès des électeurs.
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