Depuis quelques jours, les deux partis de la majorité présidentielle se livrent un combat à fleurets mouchetés. On se critique, se menace et se lance des invectives sans grande importance pour se donner bonne image auprès des électeurs. Une sorte d’opposition artificielle observée déjà en 2019 et qui semble avoir porté ses fruits. L’Union Progressiste le Renouveau et le Bloc Républicain sont depuis quelques jours dans un conflit à peine voilé. Les dernières recrues du Bloc Républicain Bertin Koovi, Distel Amoussou ont lancé des attaques contre l’Union Progressiste et son président.
Ce dernier va lui aussi apporter l’estocade au cours d’une de ses sorties en affirmant que les militants de son parti sont persécutés par le BR dans les départements ministériels dirigés par les responsables du BR. Ce conflit a été aggravé par les migrations de militants de l’UPR vers le BR et vice versa. Dans ce mercato politique ouvert et entretenu pour la circonstance, le BR a perdu plus de plume. Au point où certains observateurs de la classe politique béninoise n’ont pas hésité à dire qu’il y a un complot pour déstabiliser le BR. Certes, il y a eu des mouvements de l’UPR vers le BR mais à une proportion marginale. Depuis ça tire entre les deux partis où on donne vraiment l’impression de s’entre-déchirer.
Deux faces d’une même monnaie
Mais à voir de près, qu’est ce qui peut amener l’UPR et le BR à se lancer des flèches et s’attaquer ? A priori, ces deux partis n’ont pas de divergence majeure et rien ne devrait fondamentalement les opposer. Tous deux ont été créés dans la même philosophie : donner sens et contenu à la réforme du système partisan en prouvant à la face du monde qu’ils sont les émanations de cette réforme voulue et conduite par le chef de l’Etat. Conçus pour être des partis à encrage national, ils ont été créés manu militari en contraignant plusieurs acteurs politiques à y adhérer. Tous deux sont presque fabriqués par le chef de l’Etat pour d’abord lui donner la satisfaction d’avoir été à la genèse des deux grands partis de l’ère démocratique. Idéologiquement, ils sont presque pareils. En dehors des options idéologiquement qui n’existent que sur papier et présentent l’un comme de la droite(BR) et l’autre de la gauche(UPR), ils soutiennent tous deux le néo-libéralisme prôné par le président Talon. A la dernière élection présidentielle, ils ont tous soutenu Patrice Talon. A l’Assemblée Nationale depuis près de quatre ans, ils ont soutenu et voté presque… Lire la suite dans le journal PDF
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