La décision de l’Allemagne de ne pas encore octroyer des chars Leopard à l’Ukraine a provoqué l’incompréhension et l’indignation difficilement cachée des alliés de Berlin au sein de l’Otan. Les États-Unis ont réagi le plus vivement, a indiqué dimanche le journal Süddeutsche Zeitung. Selon ses informations, Washington a surtout haussé le ton lorsque le secrétaire à la défense des États-Unis Lloyd Austin essayait en vain d’obtenir l’approbation de la fourniture à l’Ukraine de chars Leopard 2 – jeudi à Berlin et vendredi à la base de Ramstein.
Il s’agit non seulement d’une assistance militaire allemande, mais principalement de l’autorisation de réexporter l’équipement militaire que Berlin devrait donner à d’autres pays. Washington souligne depuis octobre 2022 qu’il ne peut y avoir de lien entre les livraisons d’Abrams américains et la décision sur les Leopard allemands. Les autorités américaines ont été surtout indignées par le fait que le gouvernement allemand avait posé publiquement ses conditions sur l’octroi de Leopard avant la rencontre avec la partie américaine à Ramstein.
La Maison-Blanche a qualifié la décision de Berlin de confrontation
Mercredi dernier, le journal Süddeutsche Zeitung a cité ses sources selon lesquelles le chancelier allemand Olaf Scholz, lors d’une conversation téléphonique avec le président américain Joe Biden, a informé que l’Allemagne ne fournirait à Kiev des chars de combat Leopard 2 qu’à condition que les États-Unis fournissent à l’Ukraine des chars Abrams. Vendredi, un représentant du cabinet allemand a démenti cette information, notant que le gouvernement ne disposait d’aucune donnée sur des demandes officielles de réexportation de chars allemands vers le territoire de l’ancienne république soviétique.
Les ministres de la Défense d’une cinquantaine de pays ont tenu le 20 janvier une réunion dans la base de Ramstein pour évoquer la poursuite de l’aide à l’Ukraine. Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a déclaré à l’issue de la rencontre à la chaîne Phoenix qu’aucune décision n’avait encore été prise au sujet de la livraison de chars Leopard 2 à Kiev. Il n’existe pas de coalition sur leur livraison obligatoire à l’Ukraine, mais une décision en ce sens pourrait être prise « ces prochains jours« , a-t-il souligné.
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