Quelques jours seulement après son lancement, la campagne de commercialisation des noix de cajou est loin de combler les attentes des différents acteurs de la filière. Une ambiance qui contraste largement avec la teneur des discours prononcés lors de la cérémonie de lancement. Les espoirs des producteurs de faire de bonnes affaires se sont étiolés comme une peau de chagrin. Pour la plupart, ils pointent du doigt le gouvernement, qui n’aurait pas fixé un prix plancher et aurait interdit, dans le même temps, la sortie des noix au-delà des frontières béninoises. Une situation qui est à l’origine de l’effondrement du prix d’achat des noix pratiqué sur les divers marchés du sud du département du Borgou.
Certains producteurs seraient contraints de céder leurs marchandises à moins de 250 francs CFA, pendant que d’autres vendeurs se refusent à toute vente, en attendant la montée des prix. Une situation qui n’arrange ni les grossistes ni les intermédiaires, qui peinent à se procurer des noix en raison de la rareté créée par certains producteurs. Ceux-ci déclarent ne pas avoir leurs comptes tant que les prix pratiqués ne connaîtront pas une hausse remarquable. De ce fait, ils redoutent le spectre d’énormes pertes, pour avoir dépensé pour leur voyage et procédé à des locations de magasins et d’achats d’emballages ou autres.
Selon un haut responsable de la Fédération nationale des producteurs d’anacarde du Bénin, la décision du gouvernement d’interdire la vente des noix de cajou hors des frontières béninoises relève de l’option de prioriser les transformateurs nationaux par rapport à l’exportation. Une explication qui ne convainc guère Gaston Nambony, un autre grossiste, qui regrette que le gouvernement n’ait pas autorisé les ventes groupées. De même, il fustige le comportement de certains éléments de la police républicaine qui empêcheraient le rapprochement des vendeurs vers les marchés des communes sur lesquels le produit est plus prisé. Aussi, il lève le ton pour insinuer qu’ils n’ont « pour mission que le contrôle des marchés frontaliers ». Preuve que l’amertume est au rendez-vous pour la campagne de commercialisation des noix de cajou.
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