Alors que la communauté musulmane est en plein mois du jeûne du ramadan, les footballeurs musulmans, eux, doivent s’organiser pour pratiquer leur sport et respecter une importante prescription religieuse. La Fédération Française de Football (FFF) a pris la décision de ne pas interrompre les matchs pour permettre aux joueurs de rompre le jeûne. Cette décision de l’instance faîtière du football français a beaucoup fait jaser. En Angleterre, les responsables du football sont allés à contre-sens de la France et c’est ainsi que dans les différents championnats outre Manche, il sera permis aux joueurs musulmans de rompre le jeûne. Tareq Oubrou, le grand imam de Bordeaux a donné des pistes pour faciliter le jeûne aux footballeurs.
En France, le cas d’un joueur en particulier a retenu l’attention de l’opinion. Il s’agit de Jaouen Hadjam, le joueur algérien du FC Nantes. Musulman pratiquant, le jeune joueur a été écarté par son entraîneur, Antoine Kombouare pour les jours de match à cause de son jeûne. Alors, le jeûne du ramadan est-il compatible avec le football de haut niveau qui pompe beaucoup d’énergie dans l’organisme ? Pour Tareq Oubrou, le jeûne est un processus qui a pour but de purifier l’esprit et le corps. Ainsi donc, il estime que ce pilier de l’Islam ne doit pas être un fardeau pour affaiblir l’organisme. Le guide religieux a indiqué que les êtres humains sont faits de chair et de sang et à un moment donné ils doivent savoir peser le pour et le contre pour un parfait équilibre spirituel même en temps de jeûne.
Dans le cas des footballeurs pratiquants, il préconise d’adapter la pratique du jeûne à l’activité de joueur professionnel. S’exprimant dans les colonnes du journal l’Équipe, le grand imam de Bordeaux a livré ceci : « On ne jeûne pas pour mortifier ou affaiblir le corps mais au contraire pour le purifier, c’est une pratique spirituelle. Elle ne doit pas porter atteinte à la santé et être adapté à la pénibilité du travail. C’est laissé à l’appréciation subjective, spirituel, morale du croyant. Il faut avoir l’intelligence du compromis, il n’y a pas de règles, on est dans l’humain et nous ne sommes pas des automates. Tout dépend du caractère et des capacités physiques de la personne ». Reste à avoir comment les différents acteurs du football français (joueurs, entraîneurs, dirigeants) vont s’approprier cette vision de Tareq Oubrou. Avec ce que l’Imam a signifié, n’est-il pas désormais possible de trouver un consensus qui va arranger tout le monde ?
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