Dans la nouvelle dynamique économique façonnée par les sanctions imposées à la Russie, le marché automobile local a subi une transformation radicale. Alors que les marques européennes, japonaises et coréennes ont massivement déserté la Russie, les constructeurs chinois ont pris le relais, profitant d’un vide laissé par l’Occident et l’Asie. En effet, la part de marché des véhicules non-russes a chuté de manière spectaculaire, passant de 67% en 2022 à 5% en 2023. Cette délocalisation massive des concurrents occidentaux et asiatiques a ouvert la porte aux entreprises chinoises, qui sont rapidement devenues les principaux bénéficiaires de cette situation.
L’arrivée des constructeurs chinois sur le marché russe a quelque peu amorti la chute du marché, qui a néanmoins connu une diminution considérable de 44% au premier trimestre 2023 selon l’Automobile magazine. Malgré leur présence croissante, les véhicules chinois n’ont pas encore réussi à atteindre les niveaux de ventes des marques qui les ont précédés. Ils doivent composer sur place avec les véhicules russes, principalement de marque Lada.
Malgré les chiffres honorables pour un début, plusieurs observateurs critiquent les marques chinoises parlant principalement de défaut voire de qualité de fabrication. Certains craignent même que le climat rude de certaines régions de la Russie abîment plus rapidement des voitures chinoises dont les carrosseries ne sont pas adaptées.
En dépit de ces obstacles, la Chine continue de faire des progrès sur le marché automobile russe. La plupart des véhicules vendus actuellement en Russie sont des SUV et des berlines. Alors que la Chine se distingue par sa production de petites voitures électriques, ce segment ne s’est pas encore développé en Russie. Néanmoins, la persévérance des constructeurs chinois sur le marché russe témoigne de leur volonté de saisir les opportunités économiques malgré les défis.
Le pétrole n’est pas en reste
Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, les importations de pétrole russe par la Chine ont atteint un record, passant de 5,4 millions de tonnes en février 2022 à 9,71 millions de tonnes en mai. Malgré les tensions géopolitiques, la Chine a renforcé ses liens économiques avec la Russie dans ce domaine, devenue son principal fournisseur de pétrole. Profitant de la situation, la Chine a augmenté ses achats de pétrole et de gaz russes, renforçant sa sécurité énergétique.
Cette tendance est également observée en Inde. Alors que de nombreux pays ont sanctionné la Russie suite à l’invasion de l’Ukraine, la Chine a maintenu et renforcé ses relations commerciales avec la Russie. Ces dynamiques illustrent une confiance grandissante entre certaines nations non occidentales et la Russie, malgré le climat géopolitique mondial tendu.
Laisser un commentaire