Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, un allié de longue date de Vladimir Poutine, a récemment exprimé son point de vue sur les armes nucléaires russes déployées dans son pays plus tôt après une décision de Moscou. Il a clairement averti jeudi qu’il possédait un droit de veto sur l’utilisation des armes nucléaires tactiques stationnées par la Russie sur le territoire biélorusse, selon Reuters. Face aux journalistes cette semaine, le président biélorusse Alexandre Loukachenko a également précisé qu’il n’avait aucune intention d’attaquer les États-Unis ou l’Europe avec des armes nucléaires.
Cette semaine, alors que la guerre en Ukraine qui a démarré depuis plus d’un an et demi se poursuit, le président Loukachenko s’est prononcé sur l’utilisation des armes nucléaires russes déployés dans son pays et a tenu à rassurer sur leur utilisation. « Le contrôle est parfaitement effectué, conjointement par les Biélorusses et les Russes« , a déclaré Loukachenko, ajoutant : « Si jamais la Russie décidait d’utiliser des armes nucléaires, je suis sûr qu’elle consulterait son allié le plus proche – avec nous« . Loukachenko a également précisé qu’il n’avait aucune intention d’attaquer les États-Unis ou l’Europe avec des armes nucléaires, soulignant que ces armes étaient exclusivement défensives.
Ces propos du numéro un biélorusse montrent selon certains analystes que son peuple et lui décident toujours de leur avenir et qu’il ne se soumettrait pas toujours à la volonté de son allié. Le président biélorusse a également fait une remarque taquine à l’égard des agences de renseignement occidentales pour n’avoir pas détecté le transport de ces ogives. « Je vais vous dire un fait accablant : nous n’avons pas déplacé d’ogives nucléaires par voie terrestre« , a-t-il déclaré, soulignant que le transport des armes nucléaires n’avait pas été détecté par des agences de renseignement de premier plan telles que la Central Intelligence Agency (CIA), le Secret Intelligence Service (MI6) et les services de renseignement allemands.
La relation entre la Biélorussie et la Russie est étroite, et Loukachenko a clairement indiqué qu’il restait un allié fidèle de Poutine depuis le début de la guerre en Ukraine. Il n’a jamais condamné ouvertement l’offensive lancée par la Russie et a toujours gardé une position proche de celle de Moscou sur la question. C’est d’ailleurs ce même Loukachenko qui a mené des discussions avec Evgueni Prigojine pendant qu’il a lancé une rébellion armée contre les autorités de Moscou et a affirmé que ce dernier serait en exil sur son territoire.
Pour rappel, en mars, le président russe Vladimir Poutine a dévoilé un plan visant à déployer des armes nucléaires tactiques en Biélorussie, ce qui marquerait la première fois que Moscou stationnerait de telles ogives en dehors de la Russie depuis la dissolution de l’Union soviétique. Poutine a souligné que le déploiement de ces armes ne violerait pas le Traité de non-prolifération nucléaire de 1968 et qu’elles seraient placées sous le contrôle du Kremlin, de la même manière que les armes nucléaires américaines en Europe sont contrôlées officiellement par Washington.
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