Avec la tension qui monte entre la Russie et les alliés de l’Ukraine, la Pologne a entamé une campagne massive de renforcement de sa puissance militaire. Épisode le plus récent, un accord prévoit l’acquisition de deux avions de détection radar à longue portée Saab 340B AEW-300, provenant des stocks de la société suédoise Saab. Les avions, d’une valeur totale de 58 millions de dollars, étaient auparavant la propriété des Émirats arabes unis. Les livraisons de ces avions sont prévues entre 2023 et 2025. La Pologne s’engage également à augmenter son arsenal terrestre, avec le vice-premier ministre et ministre de la Défense Mariusz Blaszczak qui a signé un accord portant sur l’acquisition de 288 systèmes lance-roquettes multiples K239 Chunmoo.
Les premières livraisons, dont les lance-roquettes seront montés sur des châssis polonais Jelcz, sont également prévues pour 2023. De plus, la Pologne devrait recevoir la première livraison de chars K2 et d’obusiers K9 de Corée du Sud en vertu des accords précédemment signés. Ces accords avec la Corée du Sud font suite à d’autres contrats d’achat majeurs avec les États-Unis, y compris des systèmes similaires américains HIMARS.
Mariusz Blaszczak a souligné que l’acquisition de systèmes sud-coréens n’affectera pas la commande polonaise auprès des États-Unis, notant que les deux systèmes peuvent coopérer entre eux. La Pologne est ainsi devenue le plus gros acheteur d’armements sud-coréens en Europe.
Le pays craint un face-à-face avec la Russie
Tout cela se déroule dans un contexte où la Pologne est en train d’augmenter considérablement le nombre de ses recrues militaires. La campagne « Deviens un soldat de la Pologne« , lancée deux mois après le début de la guerre en Ukraine, a attiré près de 14 000 nouvelles recrues en 2022, un chiffre record depuis la fin du service militaire obligatoire en 2008. L’armée polonaise, actuellement forte de 164 000 soldats, prévoit d’atteindre 300 000 soldats d’ici dix ans.
Outre l’augmentation de ses effectifs militaires, la Pologne est également en train de moderniser son équipement. Parmi les achats les plus notables figurent 32 avions de combat F-35, 366 chars Abrams et des systèmes antimissiles Patriot des États-Unis, ainsi qu’un millier de chars K2 de Hyundai Rotem, près de 700 obusiers automoteurs K9A1 de Hanwha Defense, 50 avions de combat FA-50 et 288 systèmes lance-roquettes multiples K239 de la Corée du Sud.
Ces mesures drastiques prises par la Pologne semblent indiquer une préparation sérieuse face à une éventuelle menace russe. En arborant un arsenal militaire diversifié et en augmentant de manière significative ses forces terrestres, la Pologne renforce sa position en tant que membre clé de l’OTAN et acteur majeur dans la scène diplomatique européenne.
Pour rappel, l’ambassadeur de la Pologne en France, Jan Emeryk Rościszewski, a, en mars dernier, exprimé sur LCI son point de vue sur la guerre en cours entre la Russie et l’Ukraine, déclarant que la Pologne pourrait être obligée d’intervenir si l’Ukraine ne parvient pas à défendre son indépendance. Il a également critiqué la Russie pour son rôle dans l’escalade de la situation.
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