Wagner: comment Poutine a tenté d’écarter Prigojine sans succès

Vladimir Poutine (Photo Alexey Nikolsky AFP)

Le récent aveu de Vladimir Poutine concernant sa tentative avortée de remplacement de Evgueni Prigojine à la tête des combattants de Wagner en Ukraine a suscité de vives réactions d’analystes qui s’expriment dans les médias. Selon les informations rapportées par plusieurs médias internationaux depuis quelques heures qui évoquent une interview du chef du Kremlin au journal Kommersant, le président russe a révélé qu’il avait cherché à négocier une prise de contrôle du groupe de mercenaires.

Le numéro un Vladimir Poutine aurait raconté à Andrei Kolesnikov, chroniqueur au Kremlin, qu’il avait organisé une réunion au Kremlin avec Evgueni Prigojine et 35 commandants de Wagner après la mutinerie avortée en Russie le mois dernier. Lors de cette rencontre, il avait proposé à Prigojine de permettre aux combattants de Wagner de continuer à servir en Ukraine sous le commandement d’Andrey Trochev, leur chef sur le terrain. « Tous pourraient se rassembler au même endroit et continuer à servir », a affirmé Poutine à Kolesnikov,

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« Et rien ne changerait pour eux. Ils seraient dirigés par la même personne qui avait été leur véritable commandant pendant tout ce temps« , poursuit l’homme fort de Moscou. Selon le maitre du Kremlin, son offre aurait rencontré un certain soutien parmi les commandants de Wagner, mais Prigojine l’a rejetée catégoriquement. Les médias ont rapporté que Prigojine n’avait pas vu les réactions favorables des commandants lorsqu’il a exprimé son désaccord. Cette révélation a jeté une lumière crue sur les divergences internes au sein du groupe de mercenaires.

L’interview de Poutine semble faire partie d’un effort plus large du Kremlin d’avoir de son côté les combattants de Wagner, tout en cherchant à écarter Prigojine qui a fondé le groupe. Le président russe a même affirmé au cours de cette même interview que Wagner n’existait pas, invoquant la législation russe interdisant les entreprises militaires privées, ce qui soulève des questions quant à l’avenir du groupe.

Il convient également de mentionner que, hier, vendredi 14 juillet 2023, les médias d’État biélorusses ont diffusé des images montrant l’arrivée d’instructeurs de Wagner en Biélorussie. Selon les rapports, cet accueil serait le résultat d’un accord d’exil conclu avec le Kremlin après la mutinerie avortée. en effet, la rébellion de Wagner, qui a fait les gros titres le mois dernier, a mis en évidence les faiblesses et l’incapacité de Poutine à gérer les conflits au sein de son régime selon certains observateurs.

Les analystes ont souligné que cette rébellion de courte durée avait exposé les tensions entre les différents acteurs du pouvoir en Russie. L’aveu de Poutine sur les négociations avec Wagner et l’arrivée des instructeurs en Biélorussie suscitent de nombreuses réactions d’analystes qui estimaient que Poutine était devenu plus « faible » après la rébellion avortée. Alors que les tensions continuent de monter en Ukraine, il reste à voir quelles seront les prochaines étapes de cette saga complexe et quelles en seront les conséquences pour les acteurs impliqués.

Une réponse

  1. Avatar de Sid
    Sid

    Prigojine est un bouffon, le Zelensky russe, ce n’est pas lui qui dirigeait les actions militaires. Il faisait le public relation et encaissait les (gros) chèques.
    Mais Poutine a besoin des hommes de Wagner. Qu’il cherche à écarter le bouffon tout en récupérant une partie des hommes est cohérent et assez logique

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