L’es Présidents et chefs du gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont réunis le dimanche 30 juillet 2023 en urgence à Abuja sous la présidence du Président en exercice de l’organisation Ahmed Bola Tinubu pour se pencher sur le coup d’Etat perpétré par le Général Abdourahmane Tchiani et ses hommes le 26 juillet 2023. A l’issue de la réunion, les Chefs d’Etat de la CEDEAO ont pris de fortes sanctions contre la junte militaire du Niger. Un ultimatum de sept jours mais qui expire le dimanche 06 août 2023 à minuit a été donnée à cette junte militaire de libérer le pouvoir et de rétablir l’ordre constitutionnel.
Les sanctions infligées par la CEDEAO et l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) aux putschistes nigériens ne reçoivent pas l’assentiment du Président de l’Alliance Iroko, Bertin Koovi. C’est pour cela qu’il se désolidarise des mesures de la CEDEAO et de l’Uemoa contre le peuple frère du Niger. Il a laissé entendre que le Syndicat autonome des magistrats du Niger a condamné le coup d’Etat contre l’ordre constitutionnel mais a fustigé les sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA. « C’est ce que chacun doit faire » a-t-il lâché. Tout en condamnant le coup d’Etat, Bertin Koovi a condamné par la même manière la CEDEAO et l’UEMOA qui selon lui, ont pris des sanctions injustes contre le peuple nigérien.
« Les ruptures de contrat de prestation de service au Port autonome de Cotonou, la rupture de fourniture d’électricité au Niger par le Nigeria ont quelle base juridique ? Est-ce que c’est écrit dans le contrat qu’un coup d’Etat au Niger est une force majeure pour rompre le contrat ? » S’est demandé le président de l’Alliance Iroko. C’est ce qui fait selon lui que chaque pays est autonome. Pour Bertin Koovi, « l’intégration économique sera difficile mais impossible dans ses conditions ». Il a indiqué que la Russie est en guerre contre l’Ukraine mais pourtant le gaz russe est encore livré à l’Ukraine et passe par ce pays (l’Ukraine) pour les pays d’Europe. Il a ajouté que la Russie continue de payer les frais de passage du gazoduc à l’Ukraine.
C’est pourquoi il a déclaré qu’«il faut que les Noirs apprennent à respecter un contrat ». « Au fait, la volonté politique est-elle au-dessus de la loi et du droit ? » s’est-il interrogé. Pour Bertin Koovi « si le Niger demain assigne le Bénin et le Nigeria et même l’UEMOA ainsi que la CEDEAO en justice, est– ce que le Niger ne va pas gagner le procès ? ». Il veut bien soutenir le président Mohamed Bazoum dont il partage le chagrin et les moments difficiles qu’il traverse. Soutenir le retour à l’ordre constitutionnel, pour autant il veut pouvoir garder son cerveau et réfléchir. Autant il condamne le coup d’Etat, autant il condamne toutes les mesures inégales et suicidaires qui vont ruiner l’économie du Bénin et des pays comme le Nigeria où le kilo de viande a déjà augmenté de 50%.
Lui qui n’était pas d’accord avec le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) mais qui n’était non plus pour une action militaire contre le Niger,. Aujourd’hui, le président de l’Alliance Iroko est pour que « le peuple nigérien défende sa souveraineté nationale quoiqu’il en coûte ».Selon ce dernier,« C’est désormais une question de dignité africaine ». Il est gêné que « le Bénin ait décidé de prendre cette voie de l’égarement » alors que le Togo a un port qui n’a pas cessé de fonctionner. Il se désole qu’il n’entende pas « ceux qui doivent parler, s’exprimer » et « le peuple béninois donner son avis ». « Quand la misère va s’accentuer, vous allez comprendre » a-t-il affirmé.
Koovi se désolidarise de Talon
Soutenant le président Patrice Talon pour la construction du Bénin et le progrès qu’il donne au Bénin, Bertin Koovi se désolidarise du Chef de l’Etat béninois sur le sujet de la fermeture de la frontière du Bénin avec le Niger et de la fermeture du Port du Bénin pour les marchandises en route pour le Niger. Autant il condamne la fin d’un processus démocratique, autant il se désolidarise des mesures prises par le Bénin. Bertin Koovi soutient le Président Patrice Talon mais il ne va pas le soutenir dans une décision qui équivaut à se mettre la corde au cou. « Que vont devenir les transporteurs de Parakou et d’ailleurs » a-t-il fait savoir avant de poursuivre : « Est-ce que dans les mesures prises par Patrice Talon et le Bénin, est-ce qu’il y a un dédommagement pour les transporteurs, pour les commerçants, pour les transitaires, pour les pauvres béninois qui vivent du port et de l’activité du Niger au Bénin ? ».
Un contrat selon le président de l’Alliance Iroko « ne peut pas être suspendu par une décision, une volonté politique ». C’est pourquoi, il a demandé aux dirigeants africains de « cesser de copier les autres » et l’Union européenne. Pour lui, « la CEDEAO peut aller faire la guerre au Niger même gagner » mais selon lui cette guerre se sera toujours illégale, non fondée sur le plan juridique. « L’Union européenne l’a appris à ses dépens avec la Russie » a -t-il tenu à préciser. Bertin Koovi soutient le Président Patrice Talon mais il veut que chacun sache qu’il s’est opposé à la décision de fermeture de la frontière avec le Niger et la rupture de contrat de prestation de service du Port autonome de Cotonou avec le Niger.
Il demande donc au peuple nigérien de pardonner le Bénin d’avoir succombé à la pression des forces dont il n’a pas idée de la force de la nuisance. Il a réaffirmé à ce sujet son soutien au peuple nigérien dans sa quête de liberté et d’affranchissement du néo-colonialisme dans la paix et la non-violence. « Rendez-nous fier d’être africain. Défendez votre souveraineté sans les armes. Ce n’est pas avec les armes que vous allez vaincre l’envahisseur, CEDEAO. C’est dans la non-violence » a-t-il souligné.
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