Le Niger traverse actuellement une crise politique qui a de lourdes répercussions sur plusieurs secteurs d’activités du pays. Le 26 juillet dernier, un coup d’État perpétré par le CNSP a renversé le régime du président Mohamed Bazoum. La communauté internationale avait alors condamné dans son ensemble le coup de force contre Bazoum. La CEDEAO a pris dès lors une série de sanctions à l’encontre du Niger dont l’impact a porté un coup très dur à l’économie de ce pays d’Afrique de l’Ouest. Ce vendredi 8 septembre, Orano, le géant français de l’Uranium présent au Niger depuis de nombreuses décennies a annoncé l’arrêt de la production de l’uranium.
Le groupe a indiqué qu’il n’a plus à sa disposition des stocks suffisants de produits chimiques nécessaires au traitement de l’uranium. Les sanctions de la CEDEAO empêchent Orano de pouvoir se ravitailler en éléments indispensables pour traiter l’Uranium. L’essentiel de ce ravitaillement était assuré depuis le Bénin, mais à cause des sanctions de la CEDEAO, les frontières entre le Bénin et le Niger sont fermées.
Rappelons que la frontière du Bénin est cruciale pour l’économie nigérienne, car c’est de là que transitent de nombreuses marchandises. Cette situation risque d’entraîner de grosses pertes pour l’entreprise Orano. Le Niger est un acteur important dans la fourniture mondiale de l’Uranium. Depuis le coup d’État et la prise de sanctions draconiennes, le prix de l’Uranium a connu des fluctuations sur le marché international. De nombreux pays européens exportent l’Uranium du Niger.
Avec l’instabilité politique, les Occidentaux risquent de se tourner vers de nouveaux marchés. Ce fut le cas avec le déclenchement du conflit russo-ukrainien. Le Kazakhstan, le Canada et l’Australie sont des marchés vers lesquels l’Europe pourrait se tourner. Quant à Orano, comment le mastodonte va-t-il gérer cette impasse ? Va-t-elle précipiter son départ du Niger ? Pour le moment rien n’est moins sûr.
Derniers événements dans le pays
Pour rappel, les États-Unis ont décidé de repositionner une partie de leur personnel et ressources militaires au Niger, en réaction au coup d’État survenu fin juillet. Bien que le Pentagone ait indiqué qu’il n’y avait pas de menace directe, cette démarche a engendré des interrogations sur les motivations sous-jacentes. Le transfert s’effectuera de la base aérienne 101 de Niamey vers la base aérienne 201 d’Agadez, située plus au nord. Malgré les tensions post-coup d’État et les demandes de retrait des troupes françaises, Sabrina Singh, porte-parole du département de la Défense, a affirmé que ce repositionnement n’est pas lié aux actions françaises dans le pays.
Actuellement, les États-Unis comptent environ 1 100 soldats au Niger, principalement engagés contre les groupes djihadistes, tandis que la France a environ 1 500 soldats sur place. Suite aux événements récents, la France envisage le retrait d’une partie de ses forces, tout en étudiant la possibilité de déplacer certains soldats au Tchad. Le Pentagone espère une résolution diplomatique pacifique à la situation au Niger, évitant ainsi une éventuelle escalade dans la région.
Laisser un commentaire