La modification de la loi électorale en 2019 a institué un quota obligatoire de femmes parlementaires. Au nombre de 24 au minimum, elles ont été élues lors du scrutin du 08 janvier 2023 en respect de la représentativité des femmes dans les instances de prise de décision au Bénin. Seulement depuis leur installation, on a de la peine à mesurer leur réelle contribution au débat parlementaire et leur participation à l’amélioration du climat politique et des conditions de vie des populations béninoises.
La neuvième législature installée le 12 février 2023 compte en son sein 28 femmes sur les 109 députés élus, soit plus de 25% de taux de représentativité. Au nombre de ces 28 femmes, 24 ont été imposées par le code électorale qui a obligé le peuple béninois à élire au moins 1/5 de femmes députés. Si cette réforme et sa mise en œuvre ont été saluées par les partenaires au développement et toute la population béninoise, elle peine pourtant à produire des résultats près d’un an après son implémentation.
Depuis leur entrée en fonction, aucune initiative à impact visible n’a été encore prise par les femmes députés de la 9ème législature. En dehors de leur participation à quelques ateliers et aux débats parlementaires sous le contrôle strict de leur appartenance politique, rien n’est fait à ce jour pour impacter les populations qui les ont élues.
Et même pour les débats parlementaires, on a du mal à apprécier leur participation quand on pense à feu Rosine Soglo, Amissétou Affo Djobo, Sofiath Chanou, Mamata Djaouga pour ne citer que celles-là. On pourrait dire qu’il est tôt pour en parler. Mais nous ne devrions pas oublié que la mandature actuelle ne dure que trois ans, et qu’elle finit la première année dans trois mois.
Pour certains béninois tous sexes confondus, les femmes parlementaires devraient, une fois à l’assemblée nationale, sortir par moment de leur carcan politique et initier des actions solidaires de développement à retombées réelles pour les populations. Mais ce n’est pas encore le cas aujourd’hui. On se demande alors si la réforme a été mise en œuvre pour contenter les femmes ou pour satisfaire les partenaires techniques et financiers du Bénin et les organisations de la société civile qui arguent parfois l’égalité de sexe comme condition de certaines interventions.
Sinon, visiblement, les femmes n’ont pas été préparées à affronter ce nouveau dessein comme il se doit. D’ailleurs, on se rappelle les difficultés de certaines formations politiques à les mobiliser sur les listes électorales lors des législatives de Janvier 2023.
Il est important, si nous ne voulons pas que cette réforme, pourtant salutaire, n’en soit une de plus, de renforcer les capacités de ces élues parlementaires, et de les aider à initier des actions ne serait-ce qu’en faveur des femmes. Les organisations de la société civile et les partenaires se doivent de les accompagner pour qu’à la fin de leur mandat, le premier de cette réforme, les fruits tiennent la promesse des fleurs et que l’euphorie suscitée par leur élection ne s’estompe.
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