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Sortie des produits agricoles du Bénin: et si le gouvernement privilégiait le dialogue ?

Gaston Dossouhoui (Photo DR)

Après les trous creusés l’année dernière, ce sont de grosses pierres qui ont été déposées récemment sur certaines issues de contrebande et certaines frontières terrestres pour empêcher la sortie de certains produits agricoles dont principalement le soja et les noix de cajou du territoire béninois. Toute chose qui témoigne d’une insuffisance de dialogue entre les acteurs.

« Je voudrais compter sur vous pour que le soja ne traverse plus nos frontières terrestres« . Ainsi parlait Patrice Talon le 11 Avril dernier au cours d’une rencontre avec les producteurs de soja et de noix de cajou. Au cours de la rencontre, il les a sollicités pour s’associer à la mesure qui vise à empêcher la sortie frauduleuse de ces produits du territoire national.

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Après les mesures prises par le gouvernement pour contrôler la sortie par les frontières terrestres de certains produits, le président Patrice Talon a sollicité l’accompagnement des producteurs de soja et de noix de cajou pour l’aider à contrôler la sortie frauduleuse de ces produits.

Mais l’année dernière déjà, on se rappelle qu’à certaines frontières des ravins ont été creusés pour obliger les producteurs à ne pas les envoyer à la vente dans les pays voisins. Une situation qui avait fâché plus d’un et créé un mécontentement qui avait même conduit certains à menacer d’abandonner la culture du coton aussi. La stratégie des fosses semble avoir prospéré, et déjà un autre moyen a été trouvé dans le même objectif.

Les populations riveraines de certaines frontières terrestres comme celle de la commune de Bassila par exemple rapportent que de grosses pierres sont déposées aux frontières empêchant toute sortie de produits agricoles vers le Togo. Du coup on se demande si le dialogue initié par le président de la république n’a pas porté ses fruits.

Sinon comment comprendre qu’avec tout ce qu’il y a comme organisations et faitières dans le rang des agriculteurs, l’Etat en arrive à utiliser des moyens aussi drastiques pour imposer l’ordre. Sur un autre plan, on peut se demander aussi les causes de cet entêtement des producteurs à faire voyager leurs produits vers les pays voisins. En tout état de cause, il faut renouer le dialogue avec ces acteurs pour comprendre la situation et satisfaire dans la mesure du possible leurs doléances pour éviter des situations fâcheuses.

6 réponses

  1. Avatar de Sonagnon
    Sonagnon

    Si vraiment le but c’est de permettre que la production locale alimente en priorité les usines naissantes, il n’y a pas de doute que c’est un but défendable.
    Mais la méthode utilisée est caractéristique du dirigeant que nous avons.
    Un homme qui n’est pas préparé pour diriger un pays moderne, conduit au spectacle qu’offre l’Etat du Bénin contre ses propres populations et c’est digne des régimes totalitaires d’un autre siècle.

    Et ce n’est pas que dans ce secteur, les dégagements sauvages, la destructions de marchandises des pauvres vendeurs de nos marchés etc…

    Le peuple béninois s’est vraiment trompé sur le dirigeant qui devrait le servir. Nous avons plutôt un bourreau, plutôt qu’un dirigeant.

    Une population habituée depuis des dizaines d’année, ou même depuis la nuit des temps dans certains cas, à un fonctionnement, a besoin du temps, de la pédagogie et des mesures d’incitations pour s’adapter aux nouveaux modes de fonctionnement.

    Cela relève une approche managériale compatible à la gestion moderne des affaires publiques
    Le totalitarisme encours au Bénin est indigne de notre histoire, indigne de nos valeurs et indigne de l’idéal républicain inscrit dans du marbre, à travers notre constitution, quoi que révisée nuitamment.

    Il y a toujours d’autres méthodes de nos jours, pour amener les gens à comprendre le bien fondé de ce qu’on leur demande de faire, si bien entendu on est à la hauteur de la tâche.

  2. Avatar de Napoléon
    Napoléon

    Quand la connerie économique prend le pouvoir: C’est quand même drôle et bizarre que nous soyons dans une économie libre du marché et que l’Etat empêche le paysan d’avoir accès au marché qui lui offre un prix meilleur pour la vente de ses produits. Au lieu d’œuvrer pour l’émancipation du paysan, l’Etat le handicap, lui confisque ses récoltes que l’Etat achète à un prix dérisoire et s’en va commercer pour empocher le plus valu qui servira à construire les hôtels, et autres équipements pour entretenir la poignée d’élites avec leurs salaires immenses (soi-disant politiques). Et privant ainsi les paysans (le plus grand nombre) des hôpitaux, des écoles et de toutes les infrastructures nécessaires pouvant leur alléger la vie.
    Un gouvernement qui opère de l’escroquerie sur son peuple au vu et au su de tout le monde.

  3. Avatar de le chat
    le chat

    quel dialogue? le dialogue ou c’est une seule personne qui parle et les autres suivent…

  4. Avatar de OLLA OUMAR
    OLLA OUMAR

    Lamijojo tu me plais , surtout avec ton : «  regrettable.. «  plus si tu étais le paysan qui ne pouvait pas vendre librement son soja 😡😡😡

  5. Avatar de OLLA OUMAR
    OLLA OUMAR

    Avez-vous remarqué que talon ne s’acharne pas avec des taxes et autres manœuvres détestables sur les produits des paysans du sud du Benin ?

    1. Avatar de Joeleplombier
      Joeleplombier

      Je ne vois pas le rapport oiseau de mauvaise augure.
      C’est regrettable néanmoins qu’on impose aux paysans un prix plafond de vente des productions au profit de l’Etat .
      Nous ne sommes pas dans un pays socialiste bolchevique. Le producteur ayant le libre choix de vendre ses produits à son prix et où il veut .
      Ce monopole de fixation de prix et d’achat forcé de l’Etat est contraire à la constitution.
      Ce n’est pas l’esprit que nous avons d’une économie moderne , capitaliste de marché.
      Je passais
      Le Plombier universitaire

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