L’engagement du président Patrice Talon de ne pas retoucher la loi fondamentale du Bénin ne faiblit pas. Face à la presse ce jeudi 8 février 2024, l’actuel locataire de la Marina l’a encore martelé. « Je ne veux pas qu’on touche à une seule virgule de la constitution. Je l’ai dit aux députés de la mouvance. Je ne demande aucune révision », a déclaré le Chef de l’Etat qui s’en lave visiblement les mains.
Sans doute aucun, cette nouvelle déclaration de Patrice Talon situe davantage le peuple et les partis politiques de l’opposition qui suspectent une révision opportuniste de la constitution. Au terme d’une séance de travail tenue le lundi 29 janvier 2024 à Cotonou, les partis Les Démocrates (LD), Grande solidarité républicaine (GSR), Nouvelle force nationale (NFN) et Mouvement populaire de libération (MPL) ont clairement affiché leur position.
Ces partis qui se réclament de l’opposition ont « rejeté toute idée de révision de la constitution dans le contexte actuel ». Une position qui laisse croire que le président Patrice Talon serait dans la dynamique de faire réviser la constitution afin de prolonger son bail à la tête du pays. A cela s’ajoutent les propos de l’ancien président Boni Yayi qui estime que la révision de la constitution n’est ni technique, ni nécessaire mais risquée.
Face à cette inquiétude qui hante plus d’un, le chantre de la rupture et du nouveau départ a une fois encore rassuré l’opinion publique qu’il ne briguera pas un nouveau mandat. Selon lui, les élections générales de 2026 seront organisées en toute transparence et à bonne date conformément aux textes en vigueur. « La question du 3e mandat est derrière nous (…). Le Bénin fait son chemin. Le Bénin est un autre pays. Nous avons tourné cette page », assure le président de la République au cours de la conférence de presse.
Cette polémique qui s’entretient autour de la révision de la constitution depuis quelques jours est née de l’injonction faite à l’Assemblée nationale par la Cour constitutionnelle, celle de modifier le code électoral en vue des élections générales de 2026. C’est par décision DCC 24-001 du 04 janvier 2024 de la Cour constitutionnelle relative aux parrainages des candidats à l’élection présidentielle et à l’harmonisation des dates de reprise de l’élection présidentielle en cas d’annulation, entre la constitution et le code électoral.
Alors que le groupe parlementaire LD dit avoir déjà retenu des propositions concrètes et consignées dans un mémorandum qui sera porté à l’Assemblée Nationale en temps opportun, Assan Seibou, président du groupe parlementaire BR a introduit une proposition de loi portant révision de la constitution. Cela fait suite à la rencontre du président Talon avec les députés de la 9e législature, tout bord politique confondu.
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