Maghreb: ce géant pétrolier a un projet spécial en Afrique subsaharienne

(bashta, iStock at Getty Images)

Pendant des décennies, l’exploitation pétrolière en Afrique subsaharienne était principalement l’apanage des compagnies occidentales. Ces multinationales, fortes de leur expertise technique et de leurs moyens financiers considérables, dominaient le paysage énergétique du continent. Elles négociaient directement avec les gouvernements locaux, souvent dans des conditions opaques, pour obtenir des concessions d’exploration et de production. Cette mainmise occidentale sur les ressources africaines a longtemps suscité des critiques, notamment sur le partage inéquitable des richesses et l’impact environnemental des activités extractives. Cependant, le vent tourne et de nouveaux acteurs émergent, bousculant l’ordre établi et redessinant les contours de l’industrie pétrolière en Afrique.

Un partenariat novateur au cœur du Sahel

Parmi ces nouveaux protagonistes, le géant algérien Sonatrach se distingue par son approche novatrice. Le groupe pétrolier maghrébin ne se contente plus de son rôle de leader régional et étend désormais son influence au-delà des frontières du Sahara. Son projet phare ? Un ambitieux partenariat au Niger pour le forage de quatre puits pétroliers. Cette initiative marque un tournant dans la stratégie de Sonatrach, qui s’aventure résolument en Afrique subsaharienne.

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Ce qui rend ce projet particulièrement intéressant, c’est son approche collaborative. Loin des schémas classiques d’exploitation, Sonatrach mise sur un partenariat « gagnant-gagnant » axé sur le transfert de compétences. L’entreprise algérienne, riche de son expérience dans le domaine des hydrocarbures, s’engage à former les ressources humaines locales. Cette démarche pourrait être comparée à celle d’un maître artisan transmettant son savoir-faire à ses apprentis, contribuant ainsi à l’autonomisation du secteur pétrolier nigérien.

Une stratégie d’expansion tous azimuts

L’incursion de Sonatrach au Niger n’est que la partie visible d’une stratégie d’expansion bien plus vaste. Le groupe algérien, loin de se reposer sur ses lauriers, multiplie les initiatives pour conquérir de nouveaux marchés. En 2024, Sonatrach a réalisé un véritable tour de force en pénétrant simultanément plusieurs marchés européens et américains. L’exportation de gaz vers l’Allemagne, la République tchèque et la Croatie, ainsi que l’acheminement de pétrole vers la côte ouest des États-Unis, l’Inde et le Brésil, témoignent de cette offensive commerciale tous azimuts.

Cette diversification géographique s’accompagne d’une volonté de monter en gamme dans la chaîne de valeur des hydrocarbures. Sonatrach ne se contente plus d’exporter des matières premières brutes, mais investit massivement dans la transformation locale. Le projet de raffinerie à Hassi Messaoud, capable de traiter 5 millions de tonnes de brut par an, illustre cette ambition. De même, le développement d’unités de production de polypropylène et d’autres produits pétrochimiques démontre la volonté du groupe de capter une plus grande part de la valeur ajoutée.

Un modèle de coopération Sud-Sud

L’expansion de Sonatrach en Afrique subsaharienne pourrait préfigurer un nouveau modèle de coopération énergétique Sud-Sud. En effet, le groupe algérien apporte non seulement son expertise technique, mais aussi une compréhension plus fine des réalités africaines. Cette approche pourrait s’avérer particulièrement pertinente dans des pays comme le Niger, où les défis de développement sont immenses.

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Le projet nigérien de Sonatrach pourrait ainsi servir de catalyseur pour le développement local. Au-delà des retombées économiques directes, le transfert de compétences et la formation des ressources humaines locales pourraient contribuer à l’émergence d’une véritable industrie pétrolière nigérienne. À terme, ce modèle pourrait être répliqué dans d’autres pays de la région, créant un effet domino positif pour le développement du continent.

En définitive, l’aventure subsaharienne de Sonatrach illustre la montée en puissance des acteurs africains dans l’industrie pétrolière mondiale. Elle esquisse les contours d’un nouveau paradigme énergétique, où la coopération Sud-Sud pourrait jouer un rôle prépondérant. Reste à voir si ce modèle saura relever les défis environnementaux et sociaux inhérents à l’exploitation pétrolière, tout en contribuant au développement durable des pays concernés.

7 réponses

  1. Avatar de Sami Salem
    Sami Salem

    pas de fetna ,ne tombé pas dans le piège des sionistes, dans nos tombe y’a pas de nationaliste, le peuple n’a rien à gagner dans se dessin animé
    merci

  2. Avatar de All
    All

    c est pour Algérie une occasion de montrer sont expérience ca maîtrise à exploiter des gisements de pétrole dans d autre pays comme le niger et en Libye et concurrencer des grands groupes pétrolier étrangers, en plus avec arrivé du gazoduc qui reliras le nigeria en passant par le niger et finir en algerie pour pouvoir encore exporté plus de gaz pour europe, plus compétitif que le projet que le maroc souhaiterais voir passer par plusieurs pays africains en contournant un projet irréalisable trop coûteux et surtout très compliqué à construire.

  3. Avatar de HMD-BOND.
    HMD-BOND.

    Vos cherchez uniquement une résistance pour pas régler la facture des années passées pour le climat, sans les réparations des bien mal gagner (vols ) et OTAGES Al-MAGHRIBE au (CJI)!

  4. Avatar de HMD-BOND.
    HMD-BOND.

    Tu as un peu oublié, la vision des clients, qu’ils soient vendeurs ou acheteurs. En plus vos marchands d’armes sont périmé et la division ne marche plus à cause des Fontier inexactement. C’est fini pour vous alliance déterminer.

  5. Avatar de Bennani
    Bennani

    Très mauvaise nouvelle pour Mimi6 et notamment pour ses utopiques « Initiative Atlantique » et ce « pharaonique Gazoduc Tanger-Lagos ».

  6. Avatar de Bennani
    Bennani

    LA DIPLOMATIE DU MENSONGE DE MIMI6 :
    1/- Ou en sont ces découvertes de gisements de Pétrole et de Gaz que le Maroc annonce chaque année depuis 30 ans ?
    2/- Ou en est ce pharaonique Gazoduc Tanger-Lagos pourtant inauguré en grande pompe par Mimi6 en 2016 et est resté au stade de jolies maquettes servant aujourd’hui de décoration du Palais de Rabat ?

    1. Avatar de Bka
      Bka

      Le Maroc persiste dans ses mensonges et jalousie envers l’🇩🇿 concernant le gazoduc depuis le Nigeria. Le ministre nigérian a scellé l’accord avec 🇩🇿 ,le gazoduc sera extrêmement rentable et permettra à 🇩🇿 d’être l’un des acteurs les plus importants et incontournable pour fournir du gaz à l’Europe.Bref le Maroc est encore devancé par 🇩🇿 et pire, une manne financière qui lui passe sous le nez d’autant que la misère ne cesse de s’accroître etl’🇩🇿 à devenir le 1er pays africain avec un PIB estimé à 400mlds $ donc devant l’Afrique du sud ex 1er d’Afrique. Je comprends mieux la jalousie du 🇲🇦 envers 🇩🇿 et son armée puissante,2ème d’Afrique. Quel cauchemar pour les moorish 🇲🇦🤪😂😂😂😂

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