Le continent africain manifeste un intĂ©rĂŞt croissant pour l’Ă©nergie nuclĂ©aire, perçue comme une solution potentielle aux dĂ©fis Ă©nergĂ©tiques et climatiques. Cette tendance s’est accentuĂ©e ces dernières annĂ©es, notamment sous l’impulsion de la Russie qui multiplie les promesses de coopĂ©ration dans ce domaine. Moscou, cherchant Ă Ă©tendre son influence gĂ©opolitique et Ă©conomique, propose son expertise et ses technologies Ă plusieurs pays africains dĂ©sireux de diversifier leurs sources d’Ă©nergie et de rĂ©duire leur dĂ©pendance aux combustibles fossiles. Cette dynamique s’inscrit dans un contexte oĂą de nombreux États du continent aspirent Ă moderniser leurs infrastructures Ă©nergĂ©tiques pour soutenir leur dĂ©veloppement Ă©conomique et rĂ©pondre Ă une demande croissante en Ă©lectricitĂ©.
Le Kenya se lance dans l’aventure nuclĂ©aire
Dans ce paysage Ă©nergĂ©tique en mutation, le Kenya vient de faire une annonce marquante. Le pays d’Afrique de l’Est, connu pour son engagement en faveur des Ă©nergies renouvelables, prĂ©voit de construire sa première centrale nuclĂ©aire d’ici 2034. Ce projet ambitieux, estimĂ© Ă 3,5 milliards d’euros, vise Ă produire 1 000 mĂ©gawatts d’Ă©lectricitĂ©. Musalia Mudavadi, premier secrĂ©taire du cabinet, a soulignĂ© que cette initiative s’inscrit dans la stratĂ©gie du Kenya pour devenir un leader des Ă©nergies propres sur le continent. En parallèle, un rĂ©acteur de recherche devrait voir le jour au dĂ©but des annĂ©es 2030, marquant les premiers pas du pays dans le domaine nuclĂ©aire civil.
Le projet kényan soulève espoirs et inquiétudes
Cette annonce suscite des rĂ©actions contrastĂ©es au sein de la population kĂ©nyane. D’un cĂ´tĂ©, les autoritĂ©s mettent en avant les avantages potentiels de cette technologie : augmentation de la capacitĂ© Ă©nergĂ©tique, rĂ©duction des Ă©missions de CO2 et crĂ©ation d’emplois. Le gouvernement prĂ©sente ce projet comme un complĂ©ment aux efforts dĂ©jĂ entrepris dans le domaine des Ă©nergies renouvelables, qui fournissent actuellement 90% de l’Ă©lectricitĂ© du pays. De l’autre, des voix s’Ă©lèvent pour exprimer leurs inquiĂ©tudes. L’Alliance antinuclĂ©aire kĂ©nyane, en particulier, met en garde contre les risques pour la sĂ©curitĂ© et l’environnement, appelant plutĂ´t Ă un renforcement des investissements dans les Ă©nergies renouvelables existantes.
Le choix du nuclĂ©aire par le Kenya reprĂ©sente un tournant significatif pour un pays qui s’est jusqu’Ă prĂ©sent distinguĂ© par son engagement envers les Ă©nergies vertes. Cette dĂ©cision pourrait influencer d’autres nations africaines qui observent attentivement cette expĂ©rience. Toutefois, les dĂ©fis restent nombreux : financement, expertise technique, gestion des dĂ©chets et acceptation sociale. Le Kenya devra naviguer habilement entre ses ambitions Ă©nergĂ©tiques et les prĂ©occupations lĂ©gitimes de sa population. L’avenir dira si cette initiative marquera le dĂ©but d’une nouvelle ère Ă©nergĂ©tique pour l’Afrique ou si elle restera une exception dans un continent qui privilĂ©gie de plus en plus les solutions renouvelables.
Laisser un commentaire