Le général Muhoozi Kainerugaba, chef des forces de défense ougandaises et fils du président Yoweri Museveni, a formulé une mise en garde ferme à l’attention de l’ambassadeur des États-Unis en Ouganda. Dénonçant un « comportement non diplomatique », il exige des excuses publiques de l’ambassadeur à l’égard du président Museveni, faute de quoi ce dernier serait sommé de quitter le pays. L’ultimatum pose une échéance précise, fixée à lundi matin à 9 heures.
Cet avertissement s’inscrit dans un contexte de relations tendues entre les États-Unis et l’Ouganda. Les autorités américaines ont récemment instauré des sanctions ciblant plusieurs hauts responsables sécuritaires ougandais, dont quatre officiers de police. Cette décision est perçue par une partie de la population comme une tentative d’affaiblir le gouvernement ougandais, tandis que certains groupes d’opposition, en particulier ceux proches du chanteur et homme politique Bobi Wine, saluent ces mesures. Bobi Wine, figure emblématique de la résistance au pouvoir, a exprimé son soutien aux sanctions, arguant qu’elles servent à dénoncer des abus au sein du gouvernement. Toutefois, cette prise de position n’a pas fait l’unanimité, d’autres voix s’élevant contre l’idée de voir des sanctions étrangères nuire aux citoyens ougandais, comme l’a fait remarquer le célèbre animateur de radio James Onen, alias Fat Boy.
Le général Kainerugaba a également pris la parole via ses réseaux sociaux, où il a exprimé son mécontentement face aux récents agissements de l’ambassade américaine. Il a estimé que l’ambassadeur avait « manqué de respect » à l’égard du président ougandais et de la constitution du pays, ce qui, selon lui, constitue une atteinte à la souveraineté de l’Ouganda. Toutefois, il a tenu à préciser que cette confrontation n’était pas dirigée contre les États-Unis en tant que nation, mais contre des actions spécifiques qu’il juge hostiles au gouvernement de Kampala.
Les tensions entre l’Ouganda et les États-Unis ne sont pas nouvelles, mais elles se sont exacerbées ces dernières années. Les liens étroits entre Washington et certains groupes d’opposition ougandais, ainsi que le soutien apporté par l’ambassade à des ONG locales, sont perçus par les autorités ougandaises comme des tentatives de déstabilisation. Ces accusations, portées par le général Kainerugaba, sont venues accentuer des relations bilatérales déjà fragiles.
Sur les réseaux sociaux, le général Kainerugaba n’a pas seulement lancé cet ultimatum. Il a également évoqué des concepts historiques comme la « destinée manifeste », une notion américaine controversée qu’il a utilisée pour formuler une vision prophétique sur l’avenir de l’humanité. Une déclaration qui, bien qu’énigmatique, semble révéler un mécontentement plus large face à l’ingérence perçue des puissances étrangères dans les affaires internes de l’Ouganda.
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