Aissata Tall Sall, ancienne ministre des Affaires étrangères et députée de la coalition Takku Wallu, s’est exprimée avec fermeté à propos du projet d’abrogation de la loi d’amnistie, un sujet devenu particulièrement sensible ces derniers temps. Selon elle, bien que les autorités actuelles aient évoqué cette possibilité, la tâche sera loin d’être simple. « On dit qu’ils vont abroger la loi d’amnistie. On attend de voir. C’est facile à dire, mais beaucoup plus difficile à faire. Et je parle en connaissance de cause« , a-t-elle déclaré.
Selon elle, c’est cette loi qui avait permis au président de la République Diomaye Faye et au Premier ministre Ousmane Sonko d’éviter la prison. Elle a donc insisté sur le fait que cette loi est ancrée dans le système juridique sénégalais et que son abrogation ne se ferait pas sans conséquences.
Remise en question de l’État de droit
L’abrogation de la loi d’amnistie ne devrait pas être prise à la légère. C’est un sujet qui n’est pas simplement politique, mais de respect de la justice et des règles établies et qui mérite maintes réflexions, selon Aissata Tall Sall. Abroger la loi d’amnistie pourrait remettre en question l’État de droit au Sénégal, affirme-t-elle. Elle pense que le parti au pouvoir devrait se concentrer sur les vraies réalités de la population sénégalaise, plutôt que de se concentrer sur des futilités.
Les résultats issus des élections législatives du dimanche 17 novembre 2024 ont fait du parti au pouvoir, Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), le parti de la majorité parlementaire. Sur 165 sièges, le Pastef en a raflé 130, ce qui l’amène à initier toutes ses réformes. La première session de l’Assemblée nationale est pour le lundi 2 décembre 2024 à 10 h et a pour ordre du jour l’installation des nouveaux députés.
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