Un pays émergent se caractérise par une transformation profonde de son économie, combinant une croissance soutenue, une industrialisation dynamique et une intégration réussie aux marchés internationaux. Cette catégorie, popularisée dans les années 1980 avec les « dragons asiatiques », désigne des nations ayant dépassé le stade du sous-développement sans avoir encore atteint celui des économies avancées. Ces pays se distinguent par leur capacité à attirer les investissements étrangers, à diversifier leur production et à développer une classe moyenne urbaine, tout en maintenant des taux de croissance supérieurs à la moyenne mondiale.
Le Maroc en tête du peloton africain
Selon l’Institut de l’Émergence, le Maroc mène la course sur le continent africain avec un score de 0,663 à l’Indice Synthétique d’Émergence Économique (ISEME). Cette performance remarquable du royaume chérifien témoigne d’une stratégie de développement efficace, axée sur la modernisation industrielle et l’ouverture économique. L’Égypte suit de près avec 0,659 points, tandis que l’Afrique du Sud complète le trio de tête avec 0,615 points. L’île Maurice, avec ses 0,600 points, rejoint ce groupe sélect des nations africaines ayant franchi le seuil de l’émergence.
Une ascension progressive vers l’émergence
Le continent révèle également une dynamique prometteuse avec ses pays pré-émergents et potentiellement émergents. Le Gabon, la Tunisie, le Botswana et la Guinée Équatoriale, affichant des scores entre 0,525 et 0,595, constituent le peloton des pré-émergents. Ces nations se distinguent par leurs efforts de diversification économique et leur stabilité relative. Dans leur sillage, le Sénégal, l’Algérie, le Congo et la Côte d’Ivoire mènent le groupe des pays potentiellement émergents avec des scores avoisinant 0,500. Ces économies démontrent un potentiel significatif grâce à leurs ressources naturelles, leurs réformes structurelles et leur ouverture croissante aux investissements.
Des trajectoires contrastées à l’échelle mondiale
Le développement économique du continent africain trace une trajectoire distinctive par rapport aux autres régions du monde. Alors que l’Europe de l’Est affiche une progression impressionnante, passant de 0,645 à 0,742 entre 2000 et 2022, et que l’Asie confirme sa montée en puissance avec une évolution de 0,587 à 0,670, l’Afrique progresse à un rythme plus modéré. Le continent a néanmoins réalisé des avancées notables, son score moyen passant de 0,353 à 0,425 sur la même période. Cette évolution témoigne des efforts déployés par les nations africaines pour moderniser leurs économies, même si le chemin vers l’émergence demeure semé d’obstacles. Le Congo, avec ses récentes performances encourageantes, illustre le potentiel de transformation économique du continent, tandis que des pays comme le Gabon (0,595) et la Tunisie (0,567) se positionnent comme des candidats sérieux à l’émergence économique.
La métamorphose africaine des dernières décennies
Depuis les années 1990, l’Afrique a connu une transformation économique remarquable. Le continent a enregistré des taux de croissance moyens supérieurs à 4% par an, une urbanisation accélérée et une diversification progressive de ses économies. L’essor des technologies numériques a catalysé l’innovation, notamment dans les services financiers mobiles où l’Afrique est devenue pionnière mondiale. L’amélioration des cadres réglementaires, la réduction des conflits et le renforcement de l’intégration régionale ont créé un environnement propice aux affaires. Cette évolution, bien qu’inégale selon les régions, a permis l’émergence d’une classe moyenne estimée à plus de 300 millions de personnes et l’apparition de champions continentaux dans des secteurs variés comme les télécommunications, la banque et l’industrie manufacturière.
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