Culte des Abiku au Bénin: entre mystique, spiritualité et réalité Sociale

Le culte des Abiku, profondément enraciné dans la tradition béninoise et ouest-africaine, continue de susciter fascination et questionnements. Ces êtres considérés comme « nés pour mourir » occupent une place centrale dans les croyances locales, mêlant spiritualité, mythologie et pratiques rituelles. Leur culte est surtout rattaché à la communauté Yoruba du Bénin. Le terme « Abiku » peut être approximativement traduit par « né pour mourir ». Ce mot désigne une croyance répandue en pays yoruba selon laquelle, il existe des êtres surnaturels vivant dans les forêts, et qui venaient de temps en temps dans le monde des vivants à travers un nouveau-né. Leur séjour parmi les hommes devait être court car avant de quitter leur monde surnaturel, ils avaient déjà convenu de la date du retour auprès des leurs. A la date convenue, l’enfant au travers duquel ils étaient venus devait mourir afin qu’eux puissent repartir.

Dans la tradition béninoise, les Abiku sont perçus comme des esprits errants qui s’incarnent dans des enfants. Leur particularité est de mourir précocement, souvent dans l’enfance, pour revenir à l’état spirituel et recommencer un cycle de naissance et de mort. Leur retour est souvent interprété comme une malédiction ou un défi lancé aux familles. Dans l’une de ses recherches, le feu professeur d’histoire à l’université d’Abomey-Calavi, Félix Iroko, explique qu’ « il s’agit d’une réalité très lointaine ». Les récits traditionnels racontent que ces esprits appartiennent au « monde des Abiku », un royaume spirituel où ils vivent avant de choisir une famille humaine. Leur mort prématurée est perçue comme une forme de caprice spirituel, bien qu’elle puisse également refléter les réalités d’une époque marquée par des taux élevés de mortalité infantile. Lorsqu’une femme avait eu à perdre plusieurs enfants en bas âge, on attribuait les décès à ce phénomène. Alors on mettait en œuvre divers moyens pour déjouer le plan de ces enfants spéciaux afin de les retarder dans le monde des humains.

Les pratiques rituelles pour conjurer les Abiku

Pour briser ce cycle, les familles consultent souvent des prêtres vodoun ou des devins (bokonon) qui réalisent des rituels pour apaiser l’esprit Abiku. « Ces rituels incluent des offrandes, des scarifications ou des objets symboliques placés auprès des enfants supposés être des Abiku. L’objectif est soit de convaincre l’esprit de rester parmi les vivants, soit de l’empêcher de revenir dans une nouvelle incarnation », a expliqué Félix Iroko dans un article scientifique.

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2 réflexions au sujet de “Culte des Abiku au Bénin: entre mystique, spiritualité et réalité Sociale”

  1. En lieu et place des abiku..qu on rencontre avec des noms différents dans toutes les ethnies du Bénin Dahomey.. nous avons ici dans notre forum..des tohossou…
    Leurs particularités ..ils sont tous ruptu riens….et leur dieu.s appelle Kim jong 666.. porteur de malheur
    😜😜😜😛😛

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