Depuis février 2022, l’Algérie a mis en place une allocation chômage visant à soutenir financièrement les jeunes en difficulté. Le nombre de bénéficiaires de cette aide, réservée aux 19-40 ans, a connu une hausse significative, atteignant 2 024 952 personnes en octobre 2024. Ce soutien financier, qui s’accompagne d’une couverture santé, s’élève désormais à 15 000 dinars par mois, après avoir débuté à 13 000 dinars.
À mesure que les demandes d’allocation augmentent, le gouvernement algérien est confronté à des défis budgétaires importants. La hausse continue du nombre de jeunes bénéficiaires témoigne de l’ampleur du chômage chez les jeunes dans le pays. Pour le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Fayçal Bentaleb, cette allocation est un moyen de répondre aux besoins immédiats des jeunes sans emploi, mais aussi de préparer leur insertion professionnelle. Dans ce sens, le gouvernement s’efforce de diriger les bénéficiaires vers des formations qualifiantes.
Le programme d’allocation chômage inclut un volet formation, conçu pour améliorer les compétences des jeunes et augmenter leurs chances d’insertion professionnelle. À ce jour, 322 368 bénéficiaires de cette allocation ont ainsi entamé une formation professionnelle. Le ministre Bentaleb a souligné devant la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN) que cette initiative permet à de nombreux jeunes de se spécialiser dans des domaines où la demande de main-d’œuvre est forte, augmentant ainsi leurs perspectives d’emploi.
Dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025, une enveloppe budgétaire de 836,209 milliards de dinars a été affectée au secteur de l’emploi et de la sécurité sociale. Ce financement doit permettre au ministère de poursuivre ses objectifs en matière de lutte contre le chômage, en renforçant les dispositifs de soutien et en facilitant l’accès à des formations pour les jeunes.
À l’approche de 2025, la question d’une possible revalorisation de l’allocation chômage reste d’actualité. Le président Abdelmadjid Tebboune avait laissé entrevoir une nouvelle augmentation lors de sa campagne pour l’élection présidentielle de septembre 2024, répondant ainsi aux attentes des jeunes algériens pour une aide financière plus substantielle.
Avec un nombre de bénéficiaires en hausse, l’allocation chômage pour les jeunes algériens ne cesse de peser sur le budget de l’État. Elle demeure cependant un instrument indispensable pour répondre à une jeunesse en quête de stabilité et d’opportunités professionnelles dans un contexte économique difficile. Le gouvernement algérien fait face au défi de concilier soutien social et maîtrise budgétaire, tout en répondant aux attentes d’une population jeune, dont l’intégration dans le marché du travail est essentielle au développement du pays.
En définitive, l’allocation chômage incarne un espoir pour les jeunes, mais soulève aussi des questions sur la durabilité financière d’un tel dispositif, qui repose sur la nécessité d’une relance économique durable et d’une politique d’emploi efficace.
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