La Tunisie se prépare à une riposte déterminée contre le trafic de drogue, un phénomène qui inquiète autant les familles que les autorités du pays. Le président Kaïs Saïed, résolu à endiguer cette menace grandissante, a récemment annoncé des mesures de grande envergure. Cette thérapie de choc vise particulièrement les jeunes, une cible de plus en plus vulnérable selon des études récentes.
Les statistiques présentées par l’Institut national de la santé en 2023 montrent une hausse fulgurante de la consommation de drogue chez les adolescents tunisiens. Entre 16 et 18 ans, les jeunes seraient cinq fois plus nombreux à consommer des substances illicites qu’il y a quelques années. Des chiffres qui, bien que partiels, illustrent une tendance inquiétante. Ce phénomène, qualifié de « fléau silencieux » par les sociologues, toucherait particulièrement les élèves du secondaire, transformant l’environnement scolaire en terrain de chasse pour les trafiquants.
Les sociologues sont nombreux à pointer du doigt le relâchement de la surveillance dans les milieux éducatifs, laissant place à une circulation accrue de la drogue aux abords des écoles. Dans un contexte où de nombreux jeunes se trouvent fragilisés, certains délinquants en profitent pour faire de l’école un point stratégique de diffusion. Les experts appellent à des mesures renforcées de surveillance et à une coopération de tous les acteurs éducatifs et sécuritaires pour protéger les élèves.
Au cours d’une réunion avec Sofiène Bessadok, secrétaire d’État chargé de la sûreté nationale, Kaïs Saïed a réitéré son engagement à assainir les rues de Tunisie du trafic de drogue, mettant l’accent sur une intensification des efforts sécuritaires. Ce plan d’action se traduira par des patrouilles renforcées et une surveillance permanente dans toutes les régions du pays. La Police et la Garde nationale seront pleinement mobilisées sous la supervision des responsables du ministère de l’Intérieur et en lien direct avec le ministère public. L’objectif affiché est de démanteler les réseaux de trafiquants en agissant à la source, mais aussi d’assurer un sentiment de sécurité durable auprès de la population.
Alors que les autorités s’engagent dans cette lutte, le défi reste immense. Le gouvernement sait que le chemin vers une réduction significative de l’usage de drogue et du trafic sera long et demandera des efforts continus, non seulement sur le plan sécuritaire, mais également sur celui de la prévention et de l’éducation.
En choisissant de cibler les racines du problème, Kaïs Saïed espère transformer cette lutte en un succès de fond pour la société tunisienne. L’offensive annoncée est bien plus qu’un plan de sécurité. Elle s’inscrit dans une volonté de préserver une génération vulnérable face à un phénomène dont les effets à long terme pourraient fragiliser les fondements mêmes de la société tunisienne.
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