Le 20 décembre 2024, le président béninois Patrice Talon a prononcé son discours annuel sur l’état de la nation devant l’assemblée nationale. Ce discours a suscité diverses réactions au sein de la population et de la classe politique. L’un des points les plus critiqués par les béninois concernent les propos peu consensuels tenus par Patrice Talon dans un contexte où le renforcement de la cohésion sociale est plus que jamais de mise.
Parmi les points notables du discours du chef de l’Etat, le président Talon a souligné les progrès réalisés dans plusieurs secteurs, notamment l’industrie, l’agriculture, l’artisanat et la dématérialisation de l’administration publique. Il a également mis en avant le développement du réseau routier. Il a ajouté « s’il est vrai qu’on ne mange pas la route, il est pourtant vrai que la route fait manger ». Cette réponse du berger à la bergère ne semble pourtant pas répondre aux préoccupations de la population qui réclame de meilleures conditions de vie et de travail.
D’autres déclarations du président Talon ont été perçues comme non consensuelles par beaucoup d’acteurs. Notamment, sa position ferme face aux critiques de l’opposition et d’une frange de la population. « Aucune supplication, aucun râlement, aucune menace ne nous fera reculer. Aucun compromis politique préjudiciable à notre développement ne sera concédé pour plaire à qui que ce soit ou pour satisfaire un quelconque consensus politique ». De tels propos tenus par un président en exercice, montre clairement une volonté d’avancer sans prendre en compte le point de vue d’une partie du peuple béninois. Cette déclaration a été interprétée par certains comme un refus d’engager un dialogue politique national, suscitant des critiques de la part de figures de l’opposition, telles qu’Éric Houndété.
De plus, des citoyens ont exprimé des avis divergents concernant les « piques » du président à l’égard de ceux qui émettent des avis divergeant sur sa gouvernance, estimant que ces propos pourraient accentuer les tensions politiques. Pour une gouvernance déjà très critiquée pour ses prises de décisions souvent sans consultation du peuple, de tels propos viennent confirmer le fait que le gouvernement de la rupture est décidé à ignorer le peuple pour avancer dans sa logique, même si souvent, celle-ci se retrouve aux antipodes des aspirations du peuple ou si la plupart du temps, les béninois auraient voulu avoir leurs mots à dire. Dans le contexte actuel, Patrice Talon devrait plutôt chercher à rassembler qu’à tenir des propos qui risquent de diviser davantage le peuple. (Rejoignez la famille des abonnés de la chaîne WhatsApp de La Nouvelle Tribune en cliquant sur le lien https://whatsapp.com/channel/0029VaCgIOFL2ATyQ6GSS91x)
Laisser un commentaire