Maghreb : bientôt des mesures strictes pour réguler le marché du tabac

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Face à une activité marquée par des pratiques non encadrées et la prolifération de cigarettes issues de circuits illégaux, le gouvernement algérien s’engage dans une réforme en profondeur du marché du tabac. Après l’instauration en juillet dernier de tarifs plafonnés pour les cigarettes, une nouvelle série de mesures a été annoncée, traduisant une volonté claire de mettre de l’ordre dans ce secteur stratégique.

Le Journal officiel n°84 a récemment publié une décision clé : désormais, tous les distributeurs de tabac devront obtenir un agrément officiel délivré par la direction générale des Impôts. Ce document, conditionné par le respect d’un cahier des charges strict, constitue un outil central pour garantir une gestion rigoureuse du secteur. L’objectif principal de cette mesure est d’assurer une traçabilité complète des produits tabagiques et d’écarter les distributeurs opérant en dehors des cadres réglementaires.

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Outre l’obligation d’agrément, les nouvelles règles imposent aux centres de distribution de tenir un registre spécifique, appelé compte-matières. Ce document détaillera toutes les entrées et sorties de marchandises, permettant ainsi un suivi précis des stocks. Clôturé chaque année au 31 décembre, ce registre vise à prévenir les détournements et à offrir une visibilité complète sur les flux de produits dans le pays. Cette exigence répond à la nécessité de mieux encadrer les circuits de distribution et d’éviter l’infiltration de cigarettes de provenance inconnue, qui prolifèrent actuellement sur les étals.

Le contexte de ces réformes est marqué par la présence, sur le marché algérien, de nombreuses marques de cigarettes vendues sans autorisation. Cette situation pose à la fois des défis économiques, en raison du manque à gagner pour l’État, et des enjeux sanitaires liés à la qualité incertaine des produits. Les nouvelles règles ambitionnent de contrer ces pratiques illégales en responsabilisant les distributeurs et en établissant une chaîne de distribution parfaitement traçable.

En encadrant strictement le secteur du tabac, les autorités algériennes poursuivent deux objectifs majeurs. D’une part, elles cherchent à protéger les recettes fiscales issues de cette activité, qui représente une source importante de revenus pour le pays.

D’autre part, elles entendent réduire l’impact des produits non conformes sur la santé publique, en limitant l’accès à des cigarettes issues de circuits parallèles. Cette série de réformes marque un tournant dans la gestion du marché du tabac en Algérie. En imposant des règles strictes et des outils de contrôle efficaces, le gouvernement espère structurer un secteur longtemps dominé par des pratiques informelles.

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