En moins de soixante ans, Singapour s’est métamorphosé d’un petit port colonial en une puissance économique mondiale. La cité-État asiatique brille aujourd’hui par son excellence technologique, sa main-d’œuvre hautement qualifiée et son écosystème d’innovation dynamique. Son modèle de développement, alliant infrastructures de pointe, éducation performante et gouvernance efficace, inspire désormais la vision stratégique pour la Tunisie, selon la Banque mondiale.
Une transformation numérique et énergétique ambitieuse
La Tunisie dispose d’atouts majeurs pour reproduire la success-story singapourienne, affirme Ousmane Dione, vice-président de la Banque mondiale pour la région MENA. Le pays nord-africain mise particulièrement sur deux secteurs porteurs : le numérique et les énergies renouvelables. Dans le domaine digital, les autorités tunisiennes prévoient de créer des milliers d’emplois grâce à une stratégie de modernisation technologique. Le pays envisage également de devenir pionnier dans la fabrication de panneaux photovoltaïques en Afrique, capitalisant sur son ensoleillement exceptionnel et son expertise technique.
Des investissements stratégiques pour l’avenir
La Banque mondiale accompagne cette transformation avec un engagement financier substantiel de 600 millions de dollars annuels sur cinq ans. Ces fonds ciblent des secteurs névralgiques comme l’éducation, la santé et la gestion des ressources hydriques. Face au stress hydrique croissant, la Tunisie développe des solutions innovantes, notamment dans le dessalement d’eau de mer. Le pays modernise également ses infrastructures urbaines et portuaires pour améliorer sa compétitivité logistique, un facteur clé du miracle économique singapourien.
Un écosystème favorable à l’innovation
La Tunisie possède déjà plusieurs atouts comparables à Singapour : une position géographique stratégique, une main-d’œuvre qualifiée et un potentiel d’innovation considérable. Le gouvernement tunisien renforce ces avantages en digitalisant son administration et en simplifiant l’environnement des affaires. Le pays excelle également dans des secteurs traditionnels comme l’agriculture, notamment l’huile d’olive, dont il est un exportateur majeur. Cette base économique solide, couplée aux nouvelles technologies, pourrait propulser la Tunisie vers un modèle de développement similaire à celui de Singapour.
La transformation envisagée repose sur un « contrat social » ambitieux, négocié entre le gouvernement tunisien et la Banque mondiale. Ce programme vise à moderniser l’économie tout en garantissant que les bénéfices de la croissance profitent à l’ensemble de la population. La réussite de ce projet permettrait à la Tunisie de devenir un hub technologique et logistique majeur, reproduisant à l’échelle africaine le rayonnement de Singapour en Asie.
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