Maghreb: négociations difficiles avec l’UE sur les transferts d’argent

Parlement européen (Photo DR)

Les transferts d’argent des travailleurs immigrés représentent une ressource économique majeure pour de nombreux pays en développement, particulièrement en Afrique. Ces flux financiers dépassent souvent l’aide publique au développement et les investissements directs étrangers combinés. Pour certaines nations, ils constituent jusqu’à 10% du PIB, permettant de soutenir la consommation des ménages, de financer l’éducation et la santé, tout en contribuant au développement des infrastructures locales. Au Maroc, ces transferts atteignent annuellement près de 10 milliards de dollars, une manne cruciale pour l’équilibre économique du pays.

Une nouvelle réglementation européenne qui inquiète

L’Union européenne envisage désormais de modifier sa réglementation sur les transferts d’argent, ce qui soulève de vives inquiétudes au Maroc. Cette nouvelle directive imposerait aux banques marocaines d’établir des succursales sur le territoire européen pour continuer leurs opérations de transfert. Une telle exigence risque non seulement d’augmenter considérablement les coûts des transactions mais pourrait également rendre certains transferts impossibles à réaliser. Le gouverneur de la Banque du Maroc, Abdellatif Jouahri, a entamé des discussions avec plusieurs pays européens, en commençant par la France et l’Espagne, pour tenter de préserver les intérêts des Marocains résidant à l’étranger (MRE).

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Des défis multiples à l’horizon

La situation se complexifie davantage avec l’intervention de l’OCDE, qui prévoit de renforcer les mécanismes d’échange d’informations fiscales entre pays. Cette double contrainte réglementaire pourrait pousser les MRE vers des alternatives de transfert moins sécurisées et plus onéreuses. Les négociations actuelles entre les autorités marocaines et leurs homologues européens revêtent donc une importance capitale pour l’avenir économique du royaume. La stabilité de ces flux financiers, qui constituent un filet de sécurité social pour de nombreuses familles marocaines, dépendra largement de l’issue de ces pourparlers.

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