Le débat autour de la possibilité d’un troisième mandat pour le président Patrice Talon suscite de vives discussions au Bénin. Malgré la profession de foi du président de la République, des voix appellent toujours à un 3ème mandat. Pour rassurer les citoyens et renforcer la confiance dans les institutions, la clarté et la fermeté sur cette question sont cruciales.
Depuis son élection en 2016, Patrice Talon a mené plusieurs réformes destinées à renforcer la gouvernance et l’économie du Bénin. Cependant, malgré la réforme du système partisan et la révision de la constitution qui stipule que de son vivant, nul ne peut faire plus de deux mandats en tant que président de la République, l’idée d’une éventuelle candidature pour un troisième mandat, alimente les craintes au sein de la population et la classe politique. Cette préoccupation est d’autant plus vive dans un contexte où certaines personnes proches de la majorité présidentielle appellent sans cesse Patrice Talon à briguer un 3ème mandat ces derniers jours.
Les derniers évènements en date concernant la question du 3ème mandat sont l’appel émis par David Coffi Aza, membre de la mouvance présidentielle et Bertin Koovi, membre du Bloc républicain qui annonce des marches dans les prochains jours pour appeler Talon à continuer. Avant eux, c’était la vice-présidente de la République Mariam Talata qui avait évoqué la question lors d’une tournée, dossier toujours pendant devant la cour constitutionnelle. Mieux un des auteurs de ces appels, évoque un certain souhait du Fâ pour justifier son acte dans un pays laïc où la culture vodoun est très encrée. Si cette question n’est pas traitée avec clarté, elle pourrait fragiliser les bases de la démocratie béninoise, comme cela a été observé dans d’autres pays africains.
Pourtant le 8 février 2024, le président béninois avait réitéré lors d’une conférence de presse au Palais de la Marina, à Cotonou, qu’il ne briguera pas un troisième mandat à l’expiration du second, en 2026. « Aucun vivant au Bénin ne peut faire plus de deux mandats en qualité de président de la République », avait insisté Patrice Talon. « Personne au Bénin ne pourra le faire, à commencer par moi-même. Tant que cette phrase demeure dans la constitution, il n’y a aucune raison qu’on me soupçonne de vouloir faire comme tout le monde, comme ça se passe ailleurs », avait rappelé Patrice Talon. Malgré cela, des appels briguer un 3ème mandat se font encore entendre en 2025.
Pour beaucoup de Béninois, une déclaration ferme de Patrice Talon réaffirmant son engagement à respecter les dispositions constitutionnelles actuelles pourrait les rassurer. Une position claire et sans ambiguïté sur la question du troisième mandat permettrait de dissiper les doutes, d’éviter les spéculations qui peuvent nuire à l’unité nationale et discipliner sa troupe. En agissant ainsi, Patrice Talon renforcerait la crédibilité de son leadership et contribuerait à consolider les acquis démocratiques du Bénin.
Les Béninois attendent de leur président, une position ferme contre un troisième mandat. Comme il l’a fait par exemple avec l’ancien ministre Oswald Homéky, lorsque celui-ci avait posé un acte en conflit avec la réforme du système partisan, Patrice Talon pourrait taper du poing sur la table, avec la fermeté qu’on lui connait pour faire taire à jamais les appels à un 3è mandat.
En condamnant ouvertement ces tentatives et en rappelant son engagement envers la constitution, Patrice Talon renforcerait la confiance des béninois dans les institutions et montrerait que la volonté populaire prévaut sur les ambitions personnelles. Un positionnement clair contre un troisième mandat est essentiel pour maintenir la cohésion sociale au Bénin. (Rejoignez la famille des abonnés de la chaîne WhatsApp de La Nouvelle Tribune en cliquant sur le lien https://whatsapp.com/channel/0029VaCgIOFL2ATyQ6GSS91x)
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