Face aux défis croissants de l’accès à l’eau potable, les pays désertiques du Moyen-Orient ont progressivement développé des solutions technologiques ambitieuses. Depuis les années 1970, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Koweït ont massivement investi dans la construction d’usines de dessalement pour répondre aux besoins essentiels de leurs populations. Ces infrastructures permettent de transformer l’eau de mer en eau douce grâce à des procédés de filtration et d’osmose inverse, offrant ainsi une alternative vitale aux ressources naturelles limitées de ces régions arides.
Un projet titanesque pour garantir l’avenir hydrique
La Jordanie rejoint désormais ce mouvement avec un projet d’envergure internationale. Le 12 janvier, le gouvernement jordanien a officialisé un contrat de 5 milliards de dollars pour la construction d’une infrastructure de dessalement majeure. Le consortium Meridiam-Suez, associé à Orascom Construction, VINCI Construction Grands Projets et SUEZ, pilotera cette initiative qui promet de révolutionner l’approvisionnement en eau du pays.
Un réseau tentaculaire au service de la population
L’ampleur du projet se manifeste notamment par son réseau de distribution tentaculaire. Un système de canalisations de 445 kilomètres acheminera l’eau dessalée depuis la mer Rouge vers les zones urbaines, garantissant l’approvisionnement de quatre millions d’habitants à Amman et Aqaba. Cette infrastructure produira annuellement 300 millions de mètres cubes d’eau potable, augmentant de 60% la capacité hydrique totale du pays selon l’Organisation mondiale de la santé.
Vers un modèle de développement durable
Le projet jordanien ne se limite pas à la seule production d’eau potable. Il marque également une avancée significative dans la transition énergétique du royaume hachémite. L’infrastructure utilisera des sources d’énergie renouvelable pour couvrir près d’un tiers de ses besoins électriques d’ici 2030. Soutenu par des organismes américains comme l’USAID et l’US International Development Finance Corporation, ce chantier d’une durée de quatre ans représente l’investissement infrastructurel le plus important de l’histoire jordanienne. Le consortium gestionnaire exploitera les installations pendant 26 années avant leur transfert à l’État, garantissant ainsi la pérennité de cette solution face au stress hydrique chronique du pays.
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