Les relations entre la France et l’Algérie traversent une période de turbulences majeures. La décision récente de Paris de soutenir le plan marocain pour le Sahara occidental a exacerbé les tensions diplomatiques avec Alger, qui considère ce territoire comme devant accéder à l’autodétermination. Cette prise de position française a provoqué une série de réactions hostiles de la part des autorités algériennes, détériorant significativement les rapports bilatéraux entre les deux nations.
Une remise en question d’un accord historique
Le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau a appelé ce dimanche 19 janvier à l’abrogation de l’accord franco-algérien de 1968 sur l’immigration. Cette convention bilatérale, pierre angulaire des relations migratoires entre les deux pays depuis plus de cinquante ans, octroie aux ressortissants algériens des avantages spécifiques pour leur entrée et leur séjour en France. Les citoyens algériens bénéficient notamment d’une dispense de visa long séjour et d’un accès facilité aux titres de séjour de longue durée, des dispositions dérogatoires au droit commun de l’immigration.
Des privilèges migratoires remis en cause
Le texte de 1968 permet aux Algériens d’obtenir plus rapidement que les autres nationalités un titre de séjour de dix ans. Il leur garantit également la liberté d’installation pour exercer une activité commerciale ou une profession indépendante. Selon Bruno Retailleau, intervenant sur BFMTV, cet accord a « déformé l’immigration algérienne » et ne correspond plus aux réalités actuelles. Le ministre souligne que ces dispositions, relevant du droit international, priment sur la législation française et créent ainsi un régime d’exception qu’il juge désormais inadapté.
Une réponse aux tensions diplomatiques
Le ministre de l’Intérieur a pointé du doigt l’attitude d’Alger envers Paris, évoquant une « fierté française blessée » par les récentes « offenses » algériennes. Il a rappelé les efforts de réconciliation déployés par la France, jugés unilatéraux face aux « gestes d’agression » répétés de l’Algérie. Cette possible remise en cause de l’accord de 1968 marque une nouvelle étape dans la dégradation des relations franco-algériennes, alors que Bruno Retailleau préconise l’adoption de « mesures fortes » pour répondre à cette situation diplomatique tendue.
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