La Direction générale de l’Agence de sécurité de proximité (ASP) au Sénégal a récemment annoncé une retenue de 2 500 F CFA sur les pécules des agents, destinée à leur adhésion à la Mutuelle de santé. Cette décision, qui prendra effet à la fin du mois, suscite un débat parmi les agents concernés, entre impératif de solidarité et préoccupations liées à leurs faibles revenus.
Selon Seydina Oumar Touré, directeur de l’Agence, cette mesure s’inscrit dans une démarche de conformité avec la législation nationale. En effet, la loi n°2003-14 relative aux mutuelles de santé et son décret d’application stipulent que les ressources des mutuelles doivent provenir des droits d’adhésion et des cotisations de leurs membres. En ce sens, l’État ne peut continuer à financer exclusivement ces structures.
« Il s’agit d’un retour à l’orthodoxie », explique le directeur dans une note relayée par nos confrères du Quotidien. Cette retenue sur les pécules a été décidée à l’issue de consultations avec les agents et validée par le Conseil de surveillance de l’Agence ainsi que le ministère des Finances et du Budget.
La Direction générale de l’ASP affirme que cette contribution vise à offrir aux agents et à leurs familles une couverture sociale améliorée. La mutuelle prend désormais en charge jusqu’à 80 % des dépenses liées aux soins médicaux, à l’achat de médicaments et aux évacuations sanitaires.
Cependant, cette mesure corrective ne fait pas l’unanimité. De nombreux agents expriment des réserves, soulignant que leurs émoluments sont trop faibles pour supporter cette retenue. La question du pouvoir d’achat des Asp revient régulièrement dans les critiques.
Face aux contestations, la Direction générale rappelle que l’adhésion à la Mutuelle de santé n’est pas obligatoire. Les agents qui ne souhaitent pas participer peuvent demander une désaffiliation et obtenir le remboursement des montants déjà prélevés.
Malgré cette flexibilité, la Direction invite les agents à privilégier l’esprit de solidarité. Selon elle, la participation de tous est essentielle pour renforcer la couverture sociale collective et garantir une meilleure prise en charge des besoins de santé.
Cette initiative met en lumière la difficulté d’équilibrer solidarité sociale et contraintes budgétaires individuelles. D’un côté, l’État cherche à promouvoir un système de santé collectif et équitable, aligné sur les principes des mutuelles. De l’autre, les agents, aux revenus modestes, peinent à absorber cette nouvelle charge financière.
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