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Bénin : Les dernières déclarations de Yahouédéou attaquées devant la Cour Constitutionnelle

Photo : DR

Les déclarations de Janvier Yahouédéou, coordonnateur du Collège des ministres conseillers du président Patrice Talon, suscitent une controverse juridique. Quatre juristes ont saisi, jeudi 13 février 2025, la Cour constitutionnelle d’un recours en inconstitutionnalité, estimant que ses propos relèvent d’une apologie d’un mandat supplémentaire pour le chef de l’État.

Les requérants expriment leur inquiétude face à la multiplication des appels en faveur d’une prolongation du mandat présidentiel. Selon eux, ces sollicitations, provenant des partisans du président, prennent de l’ampleur et remettent en question un principe fondamental de la Constitution béninoise. Ils rappellent que la loi fondamentale, renforcée par la révision du 7 novembre 2019, interdit formellement à tout citoyen d’exercer plus de deux mandats à la tête du pays.

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« Le Bénin est comme un avion… »

Lors de son passage dans l’émission « Focus » de la télévision nationale le 9 février 2025, Janvier Yahouédéou a affirmé à titre personnel : « Tant que le président Talon fait bien, pourquoi le remplacer ? ». Il a illustré son propos par une métaphore : « Le Bénin, aujourd’hui, est comme un avion qui décolle. Si vous ne laissez pas cet avion se stabiliser et que vous demandez au pilote de redescendre, cela risque de provoquer un crash. » Les auteurs du recours estiment que ces affirmations constituent une violation des articles 34, 35 et 124 de la Constitution. Ils considèrent que, par ses déclarations, le ministre conseiller incite implicitement à la remise en cause de la limitation des mandats présidentiels, une disposition pourtant consacrée par la loi fondamentale du pays.

Un précédent jurisprudentiel à l’appui

Les juristes fondent leur argumentation sur une décision antérieure de la Cour constitutionnelle. En 2014, la Haute juridiction avait déclaré contraire à la Constitution des propos similaires tenus par l’ancienne ministre Fatoumata Amadou Djibril. La Cour avait alors affirmé que si la liberté d’opinion est garantie à tout citoyen, elle ne saurait exonérer du respect de la Constitution.

De plus, elle avait rappelé que les responsables gouvernementaux ont une responsabilité accrue, leur parole influençant la conscience collective. S’appuyant sur cette jurisprudence, les requérants demandent à la Cour de se prononcer avec rigueur et de rappeler que Patrice Talon est actuellement dans son second et dernier mandat. Ils souhaitent que la juridiction juge que Janvier Yahouédéou a enfreint les dispositions constitutionnelles en vigueur. (Rejoignez la famille des abonnés de la chaîne WhatsApp du journal La Nouvelle Tribune en cliquant sur le lien https://whatsapp.com/channel/0029VaCgIOFL2ATyQ6GSS91x)

3 réponses

  1. Avatar de SONAGNON
    SONAGNON

    Tous ceux qui poussent à la violation de la constitution doivent plutôt répondre devant un tribunal pénal.
    Des peines d’emprisonnement, des amendes pécuniaires et même des peines d’inéligibilité de quelques années doivent convenir à ces perturbateurs de l’ordre constitutionnel.

    Si l’infraction n’existe pas encore, il va falloir créer dans les plus brefs délais. Car, on ne peut pas laisser des individus perturber impunément la paix sociale et entretenir une hantise au sein des populations.

    1. Avatar de HOUNDJO. G. Gilbert
      HOUNDJO. G. Gilbert

      merci là bas, c’est la seul loi qui nous manque vraiment

  2. Avatar de Quandonrefuseonditnon
    Quandonrefuseonditnon

    Pépé Mathieu Chabicha Kerekou ,que la terre te soit légère . Nous venons d’enregistrer encore sur ta liste d’intellectuels tarés ,un nouveau candidat sûr d’être admis . Il confond un Etat de droit à une royauté . Alors que nous ,jeunes , croyons ceux-là sont des exemples ,bien au contraire …

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