Le Bénin a enregistré une amélioration de deux points dans l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) 2024, se classant à la 69ᵗ place sur 180 pays, selon le rapport publié le 11 février 2025 par Transparency International. Cette progression place le pays à la 7ᵗ position en Afrique de l’Ouest, à égalité avec la Côte d’Ivoire et le Sénégal.
Jean-Baptiste Elias, Président du Front des Organisations Nationales contre la Corruption (FONAC), a réagi à ces résultats lors d’une intervention sur Bip Radio. Il a souligné les efforts accomplis tout en insistant sur la nécessité d’une vigilance accrue et de mesures plus contraignantes pour réduire la corruption dans le pays.
L’audit du fichier électoral et son lien avec la corruption
Selon Jean-Baptiste Elias, la lutte contre la corruption est directement liée à l’audit du fichier électoral, un enjeu crucial pour la transparence des scrutins. Il a rappelé que chaque étape du processus électoral peut être sujette à des irrégularités, de la révision des listes électorales jusqu’à la proclamation des résultats. « La fraude électorale est une forme de corruption qui doit être combattue avec fermeté », a-t-il affirmé.
L’instauration du bulletin unique a été citée comme une avancée majeure pour limiter les pratiques frauduleuses, notamment l’achat de votes. Cependant, il reste des cas où des pressions sont exercées sur les électeurs par des moyens occultes, illustrant la persistance du problème.
Des efforts notables, mais insuffisants
Si l’augmentation de deux points dans l’IPC 2024 est perçue comme une avancée, Jean-Baptiste Elias tempère l’enthousiasme en rappelant que le Bénin, avec un score de 45 sur 100, n’a toujours pas atteint la moyenne. « Nous avons progressé, mais nous sommes loin du niveau de transparence souhaité », a-t-il déclaré, tout en soulignant que d’autres pays africains ont réussi à franchir ce cap.
Parmi les recommandations de Transparency International non encore mises en œuvre, il cite la publication des déclarations de patrimoine des responsables publics. Il rappelle que le Fonds Monétaire International (FMI) préconise une déclaration élargie aux conjoints et enfants mineurs des déclarants, une exigence qui reste ignorée jusqu’à présent.
Vers une politique plus rigoureuse contre la corruption
Pour que le Bénin puisse continuer à progresser, Elias préconise une application stricte des recommandations de Transparency International et des organismes internationaux. Selon lui, une meilleure transparence des institutions publiques, la publication des déclarations de patrimoine et une répression plus sévère des actes de corruption permettraient au pays de renforcer sa position dans la lutte contre ce fléau. Bien que des avancées aient été enregistrées, le Bénin doit encore relever plusieurs défis pour atteindre une gouvernance transparente et exemplaire. (Rejoignez la famille des abonnés de la chaîne WhatsApp du journal La Nouvelle Tribune en cliquant sur le lien https://whatsapp.com/channel/0029VaCgIOFL2ATyQ6GSS91x)
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