Face aux défis croissants de l’accès à l’eau potable dans les régions arides du Maghreb, le dessalement de l’eau de mer représente une solution technologique essentielle. Cette technique, qui consiste à extraire le sel de l’eau marine par des procédés d’osmose inverse, permet de transformer l’eau salée en eau douce utilisable pour la consommation et les besoins industriels. Le développement de ces infrastructures répond à une nécessité vitale dans une région où la raréfaction des ressources hydriques conventionnelles menace tant les populations que le développement économique.
Une nouvelle infrastructure stratégique pour l’industrie sidérurgique
Le wali d’Oran, Samir Chibani, a annoncé le lancement prochain d’une nouvelle station de dessalement d’envergure à Bethioua, en Algérie. Ce projet, évalué à 20 milliards de dinars algériens, vise spécifiquement à alimenter le complexe sidérurgique Tosyali. L’infrastructure, dont la construction a été confiée à l’entreprise Cosider Canalisations, produira quotidiennement 120 000 mètres cubes d’eau dessalée. Le site choisi, d’une superficie de 11 hectares, jouxte la station existante de Mers El Hadjadj, créant ainsi un pôle stratégique de dessalement dans la région.
Le dessalement, technologie vitale pour le monde arabe
Le monde arabe mène une politique ambitieuse de dessalement pour sécuriser son approvisionnement en eau. L’Arabie Saoudite, pionnière dans ce domaine, produit près de 4 millions de mètres cubes d’eau dessalée par jour grâce à ses multiples installations côtières. Les Émirats Arabes Unis ont développé des complexes majeurs comme celui de Taweelah à Abu Dhabi, considéré comme l’un des plus grands au monde. Le Koweït et le Qatar exploitent également cette technologie à grande échelle, combinant souvent production d’eau et d’électricité dans des installations intégrées. Le complexe Tosyali, actuellement approvisionné par la station d’El Mactaâ, bénéficiera d’une source dédiée grâce à la nouvelle installation, qui comprendra notamment deux réservoirs de 60 000 mètres cubes chacun.
Développement territorial intégré
La construction de cette station de dessalement accompagne d’autres initiatives de développement local. À Chehaïria, dans la commune d’Aïn El-Bia, un nouveau collège verra le jour dans les huit prochains mois. Cet établissement, financé à hauteur de 171 millions de dinars, disposera de 24 salles de classe, quatre laboratoires, une salle informatique et des logements de fonction. Cette diversification des investissements illustre une approche globale du développement territorial, où les infrastructures hydrauliques constituent un pilier essentiel de la croissance régionale.
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