Elon Musk: malgré la pétition contre lui, il n’a rien à craindre

Elon Musk (Bloomberg)

Elon Musk entretient des liens complexes avec le Canada, pays qui a joué un rôle déterminant dans son parcours. Né en Afrique du Sud, le milliardaire a quitté son pays natal à 17 ans pour s’installer au Canada, bénéficiant de la nationalité canadienne par sa mère Maye Musk. Ce séjour canadien a constitué une étape transitoire avant son installation définitive aux États-Unis, où il a bâti son empire entrepreneurial comprenant Tesla, SpaceX et désormais X (anciennement Twitter). Malgré cet héritage canadien, les relations entre Musk et son ancien pays d’adoption se sont considérablement tendues ces dernières années, notamment en raison des positions politiques divergentes du magnat de la tech.

Des tensions politiques croissantes avec Ottawa

Les frictions entre Elon Musk et le gouvernement canadien se sont intensifiées début 2025. En janvier, l’entrepreneur a multiplié les critiques envers les politiques canadiennes, manifestant ouvertement son soutien à Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur du Canada et leader de l’opposition officielle. Parallèlement, il n’a pas hésité à critiquer sévèrement le Premier ministre Justin Trudeau. La situation a atteint un nouveau sommet hier lorsque, réagissant à une pétition demandant la révocation de sa citoyenneté canadienne, le milliardaire a publié sur X que « le Canada n’était pas un vrai pays » – une déclaration qui a enflammé davantage le débat public.

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Ces tensions surviennent alors que Musk occupe désormais un poste officiel au sein de l’administration Trump, dirigeant le département de l’Efficacité gouvernementale (surnommé Doge), ce qui ajoute une dimension diplomatique à cette querelle.

Les obstacles juridiques à la révocation de citoyenneté

Malgré l’ampleur de la controverse, les experts juridiques estiment que la révocation de la citoyenneté canadienne de Musk reste hautement improbable. Rémi Larivière, porte-parole d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, a précisé les conditions strictes nécessaires à une telle procédure: la citoyenneté peut être retirée uniquement si la personne « l’a obtenue, conservée, abandonnée ou reprise sur la base de fausses déclarations ou fraudes, ou si elle a délibérément dissimulé des informations essentielles. » a-t-il déclaré au micro de la chaîne canadienne CBC.

Gabriela Ramo, avocate spécialisée en immigration et ancienne présidente de la section immigration de l’Association du Barreau canadien, souligne les obstacles législatifs considérables: « Avant toute action, le gouvernement devrait introduire des modifications à la Loi sur la citoyenneté actuelle. Aucune disposition ne permet d’entamer une procédure de révocation pour un Canadien de naissance, notamment quand cette citoyenneté découle d’une mère canadienne.« 

L’avocate ajoute que les cas de révocation de citoyenneté canadienne restent « extrêmement rares » et que le cadre juridique actuel ne permet pas d’appliquer une telle mesure pour des déclarations controversées ou des positions politiques, aussi provocatrices soient-elles.

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