Les marchés financiers jouent un rôle crucial dans le développement économique d’un pays en orientant l’épargne vers des investissements productifs. En facilitant l’accès aux capitaux, une Bourse permet aux entreprises d’accroître leur compétitivité et d’innover, tout en offrant aux investisseurs des opportunités de diversification. Dans de nombreuses économies, des mécanismes tels que les obligations vertes et les placements durables ont déjà permis d’accélérer la transition énergétique en attirant des financements vers des projets à forte valeur environnementale. Dans ce contexte, la Bourse d’Alger cherche à se positionner comme un acteur clé du financement des énergies renouvelables en mobilisant une ressource jusqu’ici largement inexploitée : les capitaux issus de l’économie informelle.
Une manne financière à capter pour la transition énergétique
Le secteur informel représente une part considérable de l’économie algérienne, avec des fonds estimés à 90 milliards de dollars circulant en dehors des circuits bancaires et des régulations officielles. La Bourse d’Alger souhaite canaliser une partie de ces ressources vers des investissements structurés et réglementés dans les énergies renouvelables. Pour y parvenir, elle mise sur des instruments financiers adaptés, notamment la création d’obligations spécifiquement dédiées à ce type de projets.
Selon son directeur général, Yazid Benmouhoub, cette démarche pourrait être encouragée par une réforme des cahiers des charges des projets énergétiques. L’introduction d’une clause rendant obligatoire un financement partiel via la Bourse inciterait les investisseurs à intégrer cette place financière dans leurs stratégies de levée de fonds. En attirant des capitaux vers les infrastructures solaires et éoliennes, cette initiative contribuerait non seulement à la transition énergétique, mais également à la dynamisation du marché financier national. Il a exposé cette vision lors d’une intervention sur les ondes de la Chaîne 2 de la Radio nationale, mettant en avant l’existence d’un cadre législatif adapté permettant de structurer ces investissements.
Un défi de sensibilisation et d’intégration
Si cette initiative ouvre de nouvelles perspectives, sa mise en œuvre repose sur un travail de sensibilisation et d’incitation à l’investissement structuré. Les acteurs du secteur informel, souvent méfiants vis-à-vis des circuits réglementés, devront être convaincus des bénéfices économiques et sécuritaires d’un tel engagement. La finance verte, en plein essor au niveau mondial, offre des exemples concrets de rentabilité et de durabilité qui pourraient encourager ces acteurs à participer à la transformation du paysage énergétique algérien.
Au-delà de l’enjeu financier, cette stratégie pourrait renforcer le rôle de la Bourse d’Alger comme levier de modernisation économique. En établissant des passerelles entre l’économie informelle et le développement durable, elle pourrait jouer un rôle déterminant dans la transition énergétique du pays tout en structurant un secteur financier plus inclusif et dynamique.
Laisser un commentaire