Les grands projets d’infrastructure électrique transforment régulièrement les économies et les sociétés qu’ils connectent. Au-delà de leur capacité à fournir une énergie fiable aux foyers et aux entreprises, ces initiatives génèrent des retombées économiques considérables. Les investissements massifs qu’ils nécessitent stimulent la création d’emplois, favorisent l’innovation technologique et contribuent au développement des territoires concernés. Les revenus générés permettent aux entreprises du secteur énergétique de financer de nouveaux projets et d’améliorer leurs services, créant ainsi un cercle vertueux de croissance et de développement.
Une ambition titanesque entre Royaume-Uni et Maroc
Le projet Xlinks First Ltd. envisage de révolutionner l’approvisionnement énergétique britannique en construisant le plus long câble sous-marin au monde. Cette infrastructure colossale, estimée à 24 milliards de livres sterling, relierait le Maroc au Royaume-Uni sur une distance de 4 000 kilomètres. Le tracé longerait les côtes portugaises, espagnoles et françaises avant de traverser la Manche pour atteindre le Devon, dans le sud-ouest de l’Angleterre. Le projet prévoit l’installation de 11,5 gigawatts de capacité solaire et éolienne au Maroc, couplée à des batteries de stockage, pour alimenter 7 millions de foyers britanniques.
Des soutiens prestigieux mais une bataille politique à gagner
Le projet a déjà convaincu des acteurs majeurs du secteur énergétique. GE Vernova Inc. a investi 10,2 millions de dollars, rejoignant ainsi TotalEnergies SE, Abu Dhabi National Energy Co. et Octopus Energy parmi les investisseurs. Dave Lewis, président de Xlinks et ancien PDG de Tesco Plc, souligne que cette initiative fournirait 8% des besoins actuels en électricité du Royaume-Uni tout en réduisant les prix de gros de l’énergie et les émissions de carbone. Cependant, l’entreprise recherche activement le soutien politique nécessaire pour concrétiser ce projet ambitieux, notamment pour obtenir des contrats de vente d’électricité à prix fixe.
Le calendrier du projet a été perturbé par les élections générales de l’année dernière, obligeant l’entreprise à convaincre une nouvelle équipe ministérielle. Xlinks vise une décision finale d’investissement cette année, une clôture financière en 2026 et un début des travaux avant la fin de l’année prochaine. La mise en service est prévue pour 2031, juste après l’échéance britannique de 2030 pour un réseau électrique propre. L’entreprise propose un prix de l’électricité supérieur à celui des parcs éoliens offshore britanniques, mais inférieur à celui négocié pour la centrale nucléaire de Hinkley Point C en 2016. Cette initiative pourrait renforcer considérablement la transition énergétique britannique tout en établissant un nouveau modèle de coopération énergétique internationale.
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